Monaco-Matin

« Une courbe ascendante »

Au lendemain de l’ultime course où le titre lui a échappé de justesse, Théo Pourchaire retient d’abord sa progressio­n fulgurante. Et le prodige grassois (17 ans) se dit prêt à cocher la case F2

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON

Il y a un an, il n’avait pas encore coiffé la couronne de champion d’Allemagne F. Aujourd’hui, alors qu’il vient tout juste de souffler sa e bougie, le voilà vice-champion FIA F ! Avec la bagatelle de huit podiums, deux victoires et une pole position au compteur. Rien que ça... C’est peu dire que Théo Pourchaire a fait forte impression ces trois derniers mois en lever de rideau des Grands Prix de Formule . Si le titre s’est refusé à lui pour  petits points, dimanche, au Mugello, malgré une fin de saison façon boulet de canon, le pensionnai­re grassois de la Sauber Academy se place désormais on ne peut plus clairement comme l’espoir numéro  de la relève tricolore. Sur le chemin du retour au bercail, celui-ci s’est arrêté une poignée de minutes, hier. Le temps de livrer les clés de cette ascension météorique, mais aussi d’évoquer son envie légitime de prendre une nouvelle fois l’ascenseur. À toute vitesse, au téléphone comme au volant...

Théo, avec  heures de recul, quel sentiment prédomine : la frustratio­n d’être passé tout près du titre ou la satisfacti­on d’avoir réussi une saison exceptionn­elle ?

À chaud, hier (dimanche), c’est vrai que je l’ai mal encaissé, ce dénouement. Lors du tour de décélérati­on, puis durant une heure ou deux, je l’ai ruminé. Pas plus longtemps car la fête de fin de saison organisée ensuite au circuit par l’écurie ART GP m’a vite redonné le sourire. Dans le paddock, tous les gens croisés me disaient que j’avais réussi un parcours fantastiqu­e. Devenir vice-champion du monde de F à  ans, au terme de ma première campagne à ce niveau, c’est top, bien sûr. Aujourd’hui, la balance, elle penche nettement du côté positif. Je mesure le chemin accompli. Et je savoure à fond.

Lors de la dernière course, vous avez fait le maximum. Aucun regret ?

Non ! Finir P en partant P, c’est pas mal. Dans ma position ( points derrière l’Américain Logan Sargeant et l’Australien Oscar Piastri, ndlr), aucun calcul possible. Il fallait attaquer, remonter. Le départ s’avère assez compliqué, tumultueux. Je vois Sargeant qui s’accroche devant moi et se plante dans les graviers. Après, les  tours me paraissent très longs. Et très durs physiqueme­nt car il fait chaud et on n’a pas de direction assistée, en F comme en F. A un moment, j’ai cru que le titre allait basculer dans notre camp. Mais non. Piastri arrache la e place et ça lui suffit. Il ne me manque pas grand-chose.

Est-ce le score vierge du week-end d’ouverture qui vous empêche de finir au sommet ?

Sur le papier, on peut le voir comme ça puisque je perds  points d’entrée par rapport à Piastri. Moi, au contraire, j’estime qu’il s’agit d’un moment clé dans mon apprentiss­age. En Autriche, j’ai beaucoup évolué en l’espace de trois jours. S’il ne me rapporte rien d’un point de vue comptable, ce week-end a façonné la suite.

Si vous ne deviez garder en mémoire qu’un seul temps fort...

Impossible !

Je ne peux pas dissocier mes deux victoires. La première (course  du GP de Styrie) demeure forcément un moment à part. La seconde, c’est la course , sur le Hungarorin­g, où je coupe la ligne avec ’’ d’avance sur le deuxième. Encore un frisson spécial. Et puis il y a cette pole position incroyable obtenue à Monza. Peu importe la pénalité reçue ensuite.

Je l’ai décrochée à la régulière. C’était l’un de mes principaux objectifs en fin de saison.

Votre progressio­n a marqué les esprits. À Monza puis au Mugello, vous êtes plus fort que le champion. D’accord ?

J’ai tracé une courbe ascendante, oui. A chaque étape, je me sentais un peu meilleur que lors de la précédente. L’évolution était constante. Même là, vendredi, samedi, dimanche, j’apprenais encore des choses.

Le principal bond en avant, il se situe dans quel domaine ?

Au début, la qualif’ constituai­t un peu mon point faible (e en Autriche, le  juillet). Un paramètre amélioré au fil du temps, jusqu’au chrono de référence signé à Monza. Mais mon rythme est aussi allé crescendo côté course. J’ai quand même réussi à enchaîner quatre podiums lors des deux derniers meetings.

Que vous a dit le patron de l’alliance Alfa RomeoSaube­r après l’arrivée ?

Frédéric Vasseur ? Il vient justement de m’appeler il y a une demi-heure. Il m’a dit qu’il était content de mon parcours et qu’on devait maintenant évoquer la suite ensemble, voilà.

On ne vous verra plus en course cette année, sûr et certain ?

Je ne sais pas. Le Grand Prix de Macao F aurait pu figurer sur ma feuille de route mais il est annulé. Si on prépare , une opportunit­é de courir encore une fois en  se présentera peut-être. Rien de fixé pour l’instant...

Ne tournons pas autour du pot : votre avenir, il se profile en Formule , hein ?

Ce serait le prolongeme­nt naturel, logique, en effet. Reste à réunir les conditions indispensa­bles : le budget et le soutien d’une filière comme celle de Sauber, d’abord. Moi, en tout cas, je me sens prêt à gravir l’échelon F.

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Même dimanche, j’apprenais encore des choses ”

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Théo Pourchaire : « A chaque étape, je me sentais un peu meilleur que lors de la précédente. L’évolution était constante. » (Photos FIA F)
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