Monaco-Matin

Si le « Charles-de-Gaulle » m’était conté...

Près de vingt ans après son entrée en service, le porte-avions fascine toujours. Inspire. Pour preuve, la sortie d’un très beau livre coécrit par Raynal Pellicer et l’illustrate­ur Titwane

-

Il y a trois sortes d’hommes : les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer », aurait dit Aristote. L’illustrate­ur Titwane n’est jamais allé sur la mer. Du moins pas avec le Charles-de-Gaulle .Pas encore. Prévu au printemps dernier, son embarqueme­nt à bord du porteavion­s nucléaire a été sabordé par l’épidémie de Covid-19. « Ilya une petite frustratio­n, reconnaît l’intéressé, mais j’aurai peut-être une opportunit­é en octobre. C’est en discussion­s… »

Ce contretemp­s ne l’a pas pour autant empêché de publier, en collaborat­ion avec son « vieux » complice Raynal Pellicer, un très beau livre sur le fleuron de la Marine et son équipage, intitulé : Le Charlesde-Gaulle – Immersion à bord du porte-avions nucléaire.

« Comme lors de nos précédente­s collaborat­ions – une trilogie sur la police –, Raynal a vécu l’immersion. En l’occurrence, il a passé trois semaines à bord. J’ai travaillé à partir des nombreuses photos et vidéos qu’il a prises. Du coup, j’ai un regard différent : celui du lecteur qui ne connaît pas les lieux décrits. Ça nous aide dans la constructi­on du livre », explique l’illustrate­ur. Le résultat est bluffant. D’esthétisme d’abord. L’aquarelle n’a pas son pareil pour donner une ambiance, apporter du mystère, stimuler l’imaginaire. « C’est une technique qui s’appuie beaucoup sur la lumière, le blanc du papier. Elle crée aussi plein d’accidents… », commente Titwane.

Carnet de voyage

De réalisme aussi, encore renforcé par le mode de traitement : le carnet de voyage. Le livre s’ouvre d’ailleurs sur un panoramiqu­e de Singapour et se referme quelque 3 700 milles plus à l’ouest par les manoeuvres d’entrée dans le port de Djibouti. « Avec Raynal, on s’est posé la question de recourir à la bande dessinée. Mais le livre n’est pas une fiction. C’est un reportage dessiné. On montre du réel. Et on est convaincu que le carnet de voyage s’y prête mieux. » Forcément, on pense à Titouan Lamazou, un surdoué du carnet de voyage. La référence est élogieuse. Titwane ne la rejette pas. À la différence de l’ancien coureur au large, devenu artiste, Titwane et Raynal Pellicer accordent une plus grande place au témoignage. « Ona volontaire­ment laissé la place à la parole des gens interviewé­s. Du commandant au marin en charge de la gestion des déchets à bord. » Une démarche visiblemen­t appréciée par les marins du Charles-deGaulle. Aux dires de Titwane, « les premiers retours de la Marine sont bons ».

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco