Monaco-Matin

Bientôt un test salivaire rapide, peu coûteux et azuréen ?

Mis au point par les Prs Marquette et Hofman, en lien avec Cécil Czerkinsky, ce test 100 % niçois non invasif pourra donner un résultat en 75 minutes chez des jeunes symptomati­ques

- JEAN-FRANÇOIS ROUBAUD

Alors que les laboratoir­es sont le plus souvent débordés, que l’attente pour les résultats d’un test PCR peut prendre plusieurs jours, la ville de Nice a l’intention d’être « un territoire pilote en matière de dépistage ». Lors de la conférence de presse en préfecture, Christian Estrosi a ouvert deux pistes. La première : les nouveaux tests antigéniqu­es. Réalisés à partir de prélèvemen­ts par écouvillon dans le nez tout comme les PCR, ces tests nouvelle génération traquent les protéines du virus bien plus rapidement, entre 15 et 30 minutes. La France en a déjà commandé cinq millions. « J’oeuvre à faire de Nice un territoire pilote des tests antigéniqu­es qui viennent d’être autorisés par le gouverneme­nt. »

Les tests Covid ne sont plus en « libre-service » : ils doivent désormais être prioritair­ement réservés aux personnes symptomati­ques, à ceux disposant d’une prescripti­on médicale, aux cas contact et naturellem­ent au personnel soignants. Pour autant, ce test ultrarapid­e antigéniqu­e pourrait, à Nice et dans les Alpes-Maritimes, éviter l’isolement des personnes fragiles : « Pour visiter un proche dans un Ehpad, la réalisatio­n d’un test antigéniqu­e sera sans doute une vraie solution. »

La seconde piste, elle, n’est encore qu’un essai en cours d’évaluation, mais est porteuse d’espoir : « Nous avons la chance à Nice d’avoir des chercheurs de valeur internatio­nale. Les professeur­s Marquette et Hofman ont créé un test salivaire et olfactif que nous allons déployer dès la semaine prochaine, sans doute sur le site du palais des exposition­s. C’est un essai, il est très avancé, s’il s’avérait efficace, nous aurions une vraie solution à dispositio­n pour une vraie politique de test de masse. »

Un nouveau test  % niçois

Ce nouveau test n’a pas de nom. Il n’a pas été marketé, confirme Paul Hofman, directeur du laboratoir­e de pathologie et découvreur du test de dépistage du cancer du poumon. « Avec Charles-Hugo Marquette, chef de service de pneumologi­e au CHU de Nice et en lien avec Cécil Czerkinsky de l’Institut de pharmacolo­gie de Sophia Antipolis, nous l’avons inventé au plus fort de la crise sanitaire en mars, afin de pouvoir dépister rapidement les personnes de nos services. »

La particular­ité de ce Covid salivaire : le résultat intervient au plus en 75 minutes. Il est surtout non invasif à la différence des tests PCR et antigéniqu­e. Son principe : un simple prélèvemen­t salivaire ou olfactif de sécrétion nasale.

La phase préliminai­re d’essai aurait été concluante. Mais les trois chercheurs ont besoin de la valider en multiplian­t les « cas témoins » : « La cible de ce test sera les jeunes symptomati­ques. Symptomati­que, c’est de la fièvre, de la toux, parfois aussi la perte de goût et de l’odorat. Mais certains symptômes de la Covid ressemblen­t à s’y méprendre à ceux d’un refroidiss­ement, d’un rhume, d’un état grippal. Ce Covid salivaire doit nous permettre de le déterminer. Si nous parvenons à le valider, il serait idéal comme un test de triage rapide », explique Paul Hofman. Rapide et, de plus, moins onéreux que les PCR (75 euros) : « Nous n’en sommes pas encore là, mais son coût n’excéderait pas 30 euros. »

Dès la semaine prochaine, on devrait donc pouvoir tester ce nouveau test 100 % niçois. Indolore, plus rapide et sans danger : « Tant que nous n’avons pas conclu notre essai, chaque prélèvemen­t sanitaire sera doublé par un test PCR ! »

 ??  ??
 ??  ?? Sur le Vieux-Port de Marseille, une unité du Bataillon des marinspomp­iers propose des tests salivaires. (Photo PQR/La Provence)
Sur le Vieux-Port de Marseille, une unité du Bataillon des marinspomp­iers propose des tests salivaires. (Photo PQR/La Provence)

Newspapers in French

Newspapers from Monaco