Mesures fortes pour Nice et... bientôt pour le ?
Bars fermés à 0 h 30, rassemblements de plus de dix personnes interdits, pas plus de 1 000 spectateurs pour les grands événements. Seule Nice est concernée pour l’instant mais le reste du département pourrait suivre
Les déclarations d’Olivier Véran la veille, prônant un durcissement des mesures antiCovid à Nice notamment, ne laissaient guère planer le doute. Hier matin, lors d’une conférence de presse tenue en préfecture, Bernard Gonzalez a ainsi annoncé de nouvelles restrictions, applicables dès hier soir, concernant la capitale de la Côte d’Azur, dont quelques-unes pourraient être étendues en début de semaine, à tout le département. A cet effet, le préfet a réuni dans l’après-midi les principaux maires et les parlementaires du département. Il leur a proposé de réfléchir au cours du week-end et de lui faire part d’éventuelles contrepropositions à partir desquelles il arrêtera, lundi ou mardi, des décisions «audelà de Nice et pour certains territoires ».
● Grands événements : pas plus de
spectateurs
Première décision : la jauge du nombre de personnes pouvant assister à de grands événements est rabaissée à 1 000 [Christian Estrosi l’avait déjà ramenée de 5 000 à 2 500 à Nice au mois de juin, ndlr]. Cela a d’ores et déjà eu une conséquence sur un secteur où elle n’est pas censée encore s’appliquer : l’annulation du Festival du livre de Mouans-Sartoux [lire en page 4] qui avait pourtant essayé de surmonter la crise sanitaire. Quant au match Nice-PSG, confronté à une contrainte similaire, il aura lieu à huis clos ainsi que l’a confirmé le président du club niçois, Jean-Pierre Rivère.
● Bars fermés à partir de h
Parmi les autres mesures déclinées par le préfet, certaines visent directement les bars et plus généralement les débits de boissons. Ces derniers devront ainsi baisser le rideau entre 0 h 30 et 6 heures du matin. Interdiction leur est faite aussi de vendre de l’alcool à emporter après 20 heures. Alcool dont la consommation sera prohibée sur la voie publique, également à partir de 20 heures.
● Interdiction des rassemblements de plus de personnes
Bernard Gonzalez a par ailleurs décidé de proscrire les rassemblements de plus de 10 personnes dans les parcs et jardins ainsi que sur les plages. «Ilfaut travailler sur les regroupements », a-t-il insisté. Et c’est dans cette optique que la diffusion de musique sur la voie publique est désormais interdite « car susceptible d’inciter les gens à se rassembler. » Interrogé à la fin de son intervention sur son degré d’inquiétude par rapport à la crise sanitaire, le représentant de l’État s’est dit « préoccupé par la dégradation des indicateurs. Il fallait donc prendre ces mesures, mais sans freiner l’économie. Il faut que la vie se poursuive différemment. »
● Nice ajoute d’autres mesures
De son côté, le maire de Nice, après avoir rappelé le train de mesures déjà mises en oeuvre le 10 septembre dernier – activation d’une plateforme d’appel, fermeture des vestiaires dans les équipements sportifs, limitation du nombre de participants à un mariage, maintien de l’offre de transports, port du masque dans les cinémas et théâtres, recours au télétravail et arrêt de l’activité des ferries et des croisières – a insisté sur la nécessité de protéger les plus fragiles. Il a annoncé notamment « des tests et dépistages des résidents, agents et soignants des Ehpad de la ville, tous les 15 jours, la réservation de créneaux pour les plus de 65 ans dans tous les services publics et le maintien de la suspension des visites dans les Ehpad municipaux. » Christian Estrosi souhaite aussi faciliter l’accès des aînés aux masques grâce à un ravitaillement par La Poste. Concernant les manifestations et spectacles, «la prise de température sera systématique pour y assister » a encore précisé l’élu niçois qui compte lancer une campagne de communication chez les jeunes axée sur la nécessité de respecter les gestes barrières.
Autre annonce forte : «La Ville va proposer à tous ceux qui le souhaitent, une vaste campagne de vaccination contre la grippe. » Enfin, le maire de Nice, qui veut faire de sa ville «un territoire pilote des tests antigéniques » (lire page suivante) demande au ministre de la Santé « de protéger les personnels hospitaliers » et « exige » du ministre de l’Éducation nationale «que les enseignants puissent être testés. »