« Alerte rouge » : il faut
Des professionnels du secteur ont mené cette opération pour sensibiliser à la catastrophe qui les menace. Voici leurs idées pour relancer un secteur en grand danger
Au moins, les restrictions annoncées hier par le préfet des Alpes-Maritimes ne contrarieront pas trop les grands spectacles : quasiment tous avaient déjà été annulés ou reportés. N’empêche : le passage de la jauge maximum de 5 000 à 1 000 spectateurs, justifié par l’urgence sanitaire, n’est pas un bon signal pour ce secteur en grand danger.
Un signal, c’est ce qu’ont envoyé des dizaines de prestataires techniques, cette semaine, avec l’opération « Alerte rouge ». Le mouvement international « Red alert » a trouvé écho en France : nombre de façades se sont teintées du rouge des projecteurs, pour alerter sur la catastrophe qui les guette. Amorcée ces dernières semaines, la deuxième vague d’annulations de spectacles plombe les espoirs de relance. Elle met en danger l’emploi des artistes, prestataires, producteurs, mais aussi toute l’économie induite par ce secteur essentiel. En 2017, le syndicat Prodiss
estimait son poids à 4,9 milliards de chiffre d’affaires annuel direct ou indirect, et à 135 000 emplois. « Tout un pan de l’économie locale est en train de disparaître. Il faut lancer une vaste concertation pour maintenir les spectacles qui peuvent être maintenus, et proposer un plan de relance culturel en 2021 », estime Gil Marsalla, délégué régional du Prodiss. Il prévient : « Le spectacle vivant qu’on a connu n’existe plus. Il va falloir que le métier se réinvente à 100 %. »
C’est en ce sens que Nice-Matin a demandé à des professionnels de secteur leurs idées pour relancer la machine. Les 432 millions d’euros alloués au spectacle vivant par le gouvernement ne suffiront probablement pas. Lundi, la ministre Roselyne Bachelot est attendue à l’assemblée générale annuelle du Prodiss. Les débats promettent d’être animés. garantir l’emploi local. »
Geler le budget
Gil Marsalla, producteur : « Il faut un gel immédiat de tous les budgets prévus pour la culture et le spectacle vivant non utilisés en 2020, afin de construire un plan de relance massif au printemps 2021. Sinon, les sommes non allouées risquent d’être utilisées ailleurs. »