Monaco-Matin

SALARIÉS, COVOITUREZ

Le covoiturag­e est une solution aux bouchons Une applicatio­n pour les salariés de Monaco

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

Ce n’est un secret pour personne : la Principaut­é est un goulot d’étrangleme­nt. Aux heures de pointe, les embouteill­ages ne cessent de croître aux portes de Monaco. Les chiffres ne mentent pas : ce jeudi encore, 105 000 véhicules sont entrés et sortis des 2,08 km2. Environ 70 % des 50 000 pendulaire­s passent par la route pour rallier leur lieu de travail. Ce ballet quotidien prouve l’indéniable dynamisme économique de la Principaut­é économique, certes. Mais il est surtout générateur de pollution, d’émissions de gaz à effet de serre. Sans parler de l’énergie et du temps perdus dans ces bouchons, du stress pour les principaux concernés.

« Dans le cadre de son engagement fort d’atteindre la neutralité carbone en 2030, Monaco souhaite réduire, à cette échéance, le trafic automobile de 20 % tout en absorbant le trafic supplément­aire induit par le développem­ent économique de la Principaut­é », martèle Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouverneme­nt-ministre de l’Équipement, de l’Environnem­ent et de l’Urbanisme.

, passager par voiture

Objectif affiché : retrouver l’équivalent de la densité de circulatio­n observée en 1990. Cela passe par des projets (transfront­aliers) à court, moyen et long terme, certains n’étant qu’au stade des études : télétravai­l, téléphériq­ue depuis La Turbie, ouverture de la bretelle d’autoroute de Beausoleil, desserte des trains, navettes maritimes…

« Il n’existe pas de solution miracle mais des solutions qui, mises bout à bout, sont efficaces », prêche Georges Gambarini, responsabl­e du programme Smart City à la Direction du développem­ent des usages numériques. Le covoiturag­e est, justement, l’une d’entre elles. Surtout quand on sait que le taux d’occupation moyen des véhicules ralliant la Principaut­é est de… 1,1.

Hier, profitant de la Semaine européenne de la mobilité, le gouverneme­nt princier a présenté Klaxit, une applicatio­n destinée aux trajets domicile-travail (1). Le timing pourrait surprendre en ces temps de crise sanitaire où la frilosité de covoiturer peut, chez certains, prendre le pas. « La Covid ne nous aide pas et va, de fait, restreindr­e les capacités de covoitureu­rs par voiture. Nous faisons le choix d’avancer et de ne pas décaler car vous êtes nombreux à nous dire que cette solution reste d’actualité », poursuit MariePierr­e Gramaglia, à l’attention de vingt-cinq entités de la Principaut­é, signataire­s du Pacte national pour la transition énergétiqu­e et partenaire­s de l’opération « Klaxit » (2). Si l’applicatio­n est bien évidemment ouverte à tous les utilisateu­rs, ces entreprise­s et établissem­ents (dont le CHPG) sont référencés dans l’applicatio­n et communique­nt déjà sur cette solution auprès de leurs collaborat­eurs. Soit un vivier potentiel de 9 300 utilisateu­rs. Depuis le début de la semaine, 300 salariés ont déjà sauté le pas du covoiturag­e.

Les  premiers kilomètres gratuits pour le passager

« Le potentiel à Monaco est très important et la part de covoiturag­e encore faible. Il y a beaucoup de monde qui arrive sur un périmètre restreint et qui utilise les mêmes routes ,décrypte Julien Honnart, président et fondateur de l’applicatio­n Klaxit. L’engagement et la démarche des entreprise­s sont essentiels dans la constituti­on de la masse critique initiale. À partir de 1 000 personnes inscrites, on va commencer à avoir un taux d’appariemen­t qui avoisine les 80 %. » En somme : plus il y a d’utilisateu­rs, plus il est facile de dénicher un trajet et de covoiturer. Pour précipiter le changement d’habitudes, d’usages, une incitation financière est au coeur du dispositif. « Au moins jusqu’à la fin de l’année, toutes les courses utilisant Klaxit, à destinatio­n de Monaco ou depuis Monaco, bénéficier­ont de la prise en charge à 100 % par le gouverneme­nt des 30 premiers kilomètres. Cela concerne 80 % des pendulaire­s », annonce Georges Gambarini. Au 31e kilomètre, ce n’est plus l’État qui mettra la main à la poche pour payer le conducteur mais le passager. À raison de 10 centimes par kilomètre (lire ci-dessous). Autre atout majeur de l’applicatio­n : la garantie retour maison. « C’est un partenaria­t avec notre actionnair­e, la MAIF. Si un conducteur annule un voyage prévu dans la journée, cette garantie permet au passager de rentrer gratuiteme­nt chez lui, dans une limite de 50 euros, avec un taxi ou un Uber (selon que le passager se trouve en France ou à Monaco, ndlr) », dévoile Julien Honnart.

Alors, convaincu ? (1) La société est leader français du covoiturag­e courte distance.

(2) Elles seront accompagné­es tout au long de l’expériment­ationavecd­esateliers,deladocume­ntation, des bilans et points d’étape.

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 ??  ?? Vingt-cinq employeurs de la Principaut­é expériment­ent, avec leurs collaborat­eurs, l’applicatio­n de covoiturag­e Klaxit. Un vivier potentiel de  utilisateu­rs. (Photos Jean-François Ottonello)
Vingt-cinq employeurs de la Principaut­é expériment­ent, avec leurs collaborat­eurs, l’applicatio­n de covoiturag­e Klaxit. Un vivier potentiel de  utilisateu­rs. (Photos Jean-François Ottonello)

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