Monaco : dix minutes de trop à Rennes (2-1)
Alors qu’elle avait le match en main à la pause, l’ASM l’a laissé filer dans les dix dernières minutes, au bout d’une seconde période synonyme de supplice
On n’était pas loin d’écrire que le vilain fripon ne semait plus la zizanie. Dans la grande cour de récréation qu’est la Ligue 1, Monaco était à deux doigts de remettre la main sur ses habits d’élève modèle apprécié de ses professeurs. Cancre du fond de la classe ces deux dernières saisons, empilant les buts et les défaites comme autant de mauvaises notes, on pensait le club princier à nouveau érudit et sûr de son fait. Depuis que Niko Kovac avait repris la scolarité à sa guise, les ratures étaient exclues et les leçons apprises à la lettre. L’invincibilité demeurait. A dix minutes près, ce matin, l’ASM aurait même pu s’afficher en première de la classe. Une distinction qu’elle n’avait plus obtenue depuis mai 2017 et son titre de championne de France. Oui, mais voilà, le scénario ne tient plus. Monaco a fauté en Bretagne. Il a été emporté par une deuxième mi-temps affligeante. Le bateau a tangué de longues minutes avant de sombrer définitivement. Nzonzi (81’) et
Truffert (90’+3), bien aidé par la savonnette qui s’est glissée dans les gants de Benjamin Lecomte, ont renvoyé l’ASM à ses chères études.
« J’ai des regrets et de la déception, n’a pas caché Niko Kovac, à la sortie du match, conscient d’avoir laissé échapper une belle opportunité d’engranger toujours plus de confiance. On avait super bien joué en première période, puis on a été trop passifs en seconde. La pression est devenue plus forte. On a trop joué latéralement et on a reculé. On a mis moins de pression sur l’adversaire. On n’a pas assez fermé le côté gauche rennais, le principal danger de cette équipe. » Le Croate n’a pas oublié, non plus, de mentionner les deux énormes opportunités raturées par
Fofana et Ben Yedder en seconde période. «Onpouvait se mettre à l’abri. On est passés près de clore les débats », a-t-il pesté.
Tout avait pourtant bien commencé
Pour Monaco, tout a volé en éclats alors que les Rennais n’avaient rien montré dans le premier acte. Bourigeaud multipliait les touches de balle, Terrier manquait de spontanéité et Camavinga devait défendre. « On ne bonifiait pas assez les possibilités qu’on avait de les déséquilibrer » ,areconnu Julien Stephan. Puis le coach rennais a trouvé les solutions, notamment grâce au jeune Truffert, auteur d’une entrée décisive. Dans le camp d’en face, Kovac, lui, devait répondre sur ses changements tardifs. Ceux qui ne sont pas venus et qui auraient, pourtant, pu faire un bien fou à son équipe. Un collectif où seul Fabregas parvenait à ressortir des ballons en seconde période. « J’avais un feeling positif et c’est pour ça que je n’ai pas fait de remplacement, s’est justifié le coach asémiste, qui n’a ouvert son banc avec Geubbels qu’à la 72e minute. Wissam était en bonne forme et je le pensais capable d’inscrire un second but. Il va falloir relever la tête. »
Relever la tête comme l’a fait Ben Yedder hier soir. Incapable de scorer cette saison, l’ancien Toulousain a mis fin à 356 minutes sans but en championnat (temps additionnel compris).
La seule bonne nouvelle de la soirée monégasque.