Les Italiens appelés aux urnes malgré l’épidémie
Alors que le coronavirus repart à la hausse partout en Europe, les Italiens ont pris timidement hier le chemin des urnes, à la fois pour un référendum sur le nombre de leurs parlementaires, et pour élire des présidents de régions comme la Toscane, bastion de gauche depuis un demi-siècle dont l’extrême droite rêve de s’emparer.
En début de soirée, la participation au référendum national était évaluée à 30 %. Mais les bureaux de vote étaient ouverts jusqu’à 23 heures, et le seront encore aujourd’hui de 7 heures à 15 heures.
Réduire de plus d’un tiers le nombre de parlementaires
L’ensemble des 46 millions d’électeurs italiens sont appelés à se prononcer sur un référendum national sur la réduction du nombre de parlementaires. Cette promesse électorale du M5S devrait a priori se concrétiser ; le nombre d’élus passerait alors de 945 à 600. Aujourd’hui, l’Italie a le deuxième parlement le plus fourni en Europe, derrière le Royaume-Uni (environ 1 400) et devant la France (925).
Six régions – quatre à gauche (la Toscane, qui sera particulièrement scrutée, mais aussi la Campanie, les Pouilles et les Marches), deux à droite (la Ligurie et la Vénétie) – doivent par ailleurs élire de nouveaux présidents. Avec des candidats uniques, l’alliance entre centre-droit et extrême droite pourrait faire des ravages dans les régions « rouges » où s’alignent des candidats de gauche dispersés. Ce qui infligerait une sévère rebuffade au gouvernement de Giuseppe Conte, coalition formée voici un an entre le Mouvement 5 Étoiles et le Parti démocrate.
Une septième région, le minuscule Val d’Aoste, renouvelle ses conseillers régionaux : l’équipe sortante a été impliquée dans une enquête pour infiltration mafieuse de la ‘Ndrangheta (mafia calabraise) lors des élections régionales de 2018.
La Toscane « décisive »
La coalition de droite est composée de la Ligue de Matteo Salvini, de Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni et de Forza Italia de Silvio Berlusconi, et se présente unie dans toutes les régions. Tous les observateurs ont le regard rivé sur la Toscane, où les sondages donnent les candidats de gauche et de droite dans un mouchoir de poche. « L’élection en Toscane sera décisive pour Matteo Salvini », dont la popularité s’est effritée durant la pandémie, soulignait l’analyste politique Barbara Fiammeri, du journal Sole 24 Ore.
Se présente dans la région Susanna Ceccardi, ex-eurodéputée de la Ligue. Elle affrontera notamment un candidat choisi par Matteo Renzi, l’ancien chef (Parti démocrate) du gouvernement, qui tente de se relancer à travers sa nouvelle formation, Italia Viva. L’avenir du chef du Parti démocrate, Nicola Zingaretti, pourrait se jouer dans cette région. Celui du dirigeant du M5S, Luigi di Maio, dépend plus d’un « oui » au référendum, son cheval de bataille.