Monaco-Matin

La douche froide

Dominée en Bretagne (2-1), l’ASM a livré une prestation mitigée. Le vent du renouveau souffle toujours sur le Rocher, mais ce revers oblige Kovac et ses hommes à gommer certains manques

- CHRISTOPHE­R ROUX

Dire que l’AS Monaco a complèteme­nt raté son weekend dans l’Ouest serait lui faire offense. Elle est rentrée bredouille, sans point dans la besace, mais tout n’est pas à jeter à la poubelle. La première période a laissé entrevoir des promesses dans le jeu. Les échanges entre Ben Yedder, Diop et Aguilar ont notamment fait mal aux Rennais et à Maouassa, régulièrem­ent pris dans son dos. « Il y avait beaucoup d’animation et de mouvement des joueurs, avec ou sans ballon. C’est ce qui nous a permis de mettre ce premier but » ,a d’ailleurs souligné Youssouf Fofana, sérieux dans l’entrejeu à ce moment de la partie.

« Tactiqueme­nt, Monaco a proposé du lourd en première mi-temps, a constaté Romain Salin, le portier rennais. Fabregas a joué dans le confort, il ressortait tous les ballons. Il a fallu aller lui chatouille­r les chevilles, faire en sorte qu’il n’ait plus de temps d’exécution. Ensuite, on a récupéré les ballons plus vite. » Après quarante-cinq minutes, la charnière Disasi-Badiashile avait aussi fait parler sa complément­arité. Elle s’est voulue « extrêmemen­t solide », « forte dans les duels en prenant beaucoup de place » aillustré Julien Stephan, le technicien breton.

Répéter les efforts

Une fois les points positifs mis en relief, comment expliquer ce deuxième acte traversé en spectateur­s ? Passé à reculer et reculer sans cesse. Après quatre journées, l’ASM reste fragile et capable de montrer deux visages complèteme­nt différents en quelques minutes. Cet écueil avait déjà plombé l’ouverture de sa saison contre Reims, avec un nul heureux (2-2) au bout d’une fin de partie aboutie. Samedi,

Kovac a retoqué toutes les explicatio­ns avancées par les journalist­es. Son équipe, bien que « passive », n’a pas été déficiente «encaractèr­e » comme dans « l’ambition ». Il a préféré mettre l’accent sur le niveau « Ligue des champions » du Stade Rennais et les occasions vendangées à l’heure du break par Ben Yedder et Fofana. Ses arguments restent incomplets. Son 4-3-3 avec un bloc médian, des phases de pressing et des lignes serrées, est exigeant. Et il semble encore trop énergivore pour certains de ses garçons. Être capable de répéter les efforts n’est pas encore complèteme­nt inscrit dans l’ADN de ce groupe, qui a reculé de trente mètres après la pause.

« Ce n’est pas une question d’usure, a balayé Fofana, même si lui, Tchouaméni, Diop ou Volland ont peiné à chasser le porteur du ballon après la pause. Comme les journalist­es ont l’habitude de le dire, Monaco a une équipe pleine. Et il y a assez de joueurs pour assumer ce pressing. »

Problème, samedi, ce sang frais n’est jamais arrivé. Kovac a gardé ses remplaçant­s au chaud trop longtemps. Il a attendu les vingt dernières minutes et les arrêts de jeu pour lancer Geubbels et Jovetic. Dos au but, le Monténégri­n aurait pu s’avérer utile pour tenir le ballon et faire respirer son équipe. Il n’en a pas eu l’occasion, son entraîneur étant trompé par «unfeeling positif » qui lui soufflait à l’oreille que Ben Yedder marquerait un second but. Le Croate a été moins inspiré que face à Nantes. Il a malgré tout déjà donné une identité à sa formation. Monaco n’a pas encore compromis son renouveau. A condition de jouer, pour de bon, sur courant continu.

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(Photos AFP) Disasi et l’ASM ont trop reculé en seconde période.
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