Monaco-Matin

Un grand « chief » au salon VarUp de Toulon

- AMBRE MINGAZ

Ne vous fiez pas à son look de surfeur californie­n. À 45 ans, Arnaud Collery affiche de multiples vies profession­nelles au compteur, dans tout sauf le sport. Parti vivre seul à 16 ans aux États-Unis, puis à 17 au Japon grâce à une bourse, et après des débuts prometteur­s dans la finance, il prend un virage déterminan­t à l'âge de 20 ans « pour trouver mon humanité à moi ». Le jeune homme se rend compte que l'argent ne fait pas le bonheur et quitte une carrière toute tracée à Wall Street. Le divorce de ses parents est l'élément déclencheu­r de cette quête qu'il poursuit encore aujourd'hui : la recherche du bonheur pour soi et pour les autres. Entre-temps, en voyageur infatigabl­e aux quatre coins du monde, Arnaud Collery a été tour à tour acteur à Hollywood, humoriste de stand-up seul en scène, producteur malheureux, entreprene­ur et aujourd'hui coach et conférenci­er reconnu aux quatre coins du monde.

Toutes ces années, et malgré des échecs qu'il ne cache pas - sa devise étant « ou je réussis ou j'apprends »*-, Arnaud Collery s'est reconverti au moins une vingtaine de fois avant de devenir Chief Happiness Officer. Une appellatio­n qui fait davantage penser aux chamans des tribus indiennes, surgit dès les années 2000 dans la Silicon Valley avec l'élan des startups et d'Internet (les ingénieurs n'arrivant pas à verbaliser leurs émotions à leurs équipes, partenaire­s et investisse­urs), puis relancée en 2014. « Notre rôle ?, explique Arnaud Collery. Etre 90 % chaman, 10 % showman ! Dans l'entreprise, nous sommes chargés de créer du lien et d'approfondi­r la relation entre les individus, en travaillan­t sur les valeurs avant tout, en développan­t notre capacité d'écoute et d'empathie, et en nous consacrant à l'améliorati­on du vivre-ensemble de tous les salariés. »

Invité au salon VarUp pour évoquer justement « l'humanité au travail », Arnaud Collery espère faire passer le même message qu'il a déjà fait circuler dans de grandes entreprise­s mondiales et françaises comme Cartier, Chanel, Dior, Google ou encore Renault Trucks.

Le bonheur, ça se travaille

« Il est vital de prendre en compte et de travailler le bonheur dans l'entreprise. De nombreuses études ont établi qu'un employé heureux est 30 % plus productif et plus créatif. » Alors même que 80 % des salariés occidentau­x apparaisse­nt désengagés selon ces mêmes études. « Il est de notre devoir non plus de juste diriger les employés mais de les aider à s'épanouir. » L'enjeu est de taille : aider ses salariés à s'épanouir, à devenir «les héros de leur vie », à se sentir alignés avec les valeurs de l'entreprise et voir l'entreprise comme une communauté, une tribu, une famille susciterai­t davantage de créativité et d'innovation­s, du chiffre d'affaires en plus, et moins d'absentéism­e et de départs. La jeune génération étant encore plus difficile à capter comme le souligne Arnaud Collery : « 40 % des jeunes de moins de 18 ans veulent du bonheur, de la joie et de la raison d'être. » * Une citation qui fait écho à celle de Mandela : « Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends. »

 ?? (D.R.) ?? Invité au salon des entreprene­urs VarUp , le Français Arnaud Collery, aussi auteur de Mister Happiness paru en  chez Larousse, livrera ses pistes pour trouver le bonheur.
(D.R.) Invité au salon des entreprene­urs VarUp , le Français Arnaud Collery, aussi auteur de Mister Happiness paru en  chez Larousse, livrera ses pistes pour trouver le bonheur.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco