Monaco-Matin

Virbac reprend du poil de la bête

Désendetté grâce à la vente de sa marque Sentinel, le laboratoir­e vétérinair­e de Carros annonce des résultats semestriel­s en croissance malgré la crise de la Covid

- KARINE WENGER kwenger@nicematin.fr

Virbac a retrouvé le sourire. Le laboratoir­e de Carros spécialisé dans la santé animale vient de publier ses résultats du premier semestre. Et ils sont plutôt bons avec un chiffre d’affaires au 30 juin de 478,3 M€ , en hausse de 3,1 % et de 5 % à taux constants malgré la pandémie. « La Covid-19 a eu des impacts, précise Habib Ramdani, directeur financier du groupe, mais ces solides performanc­es qui s’inscrivent dans le prolongeme­nt d’une très belle année 2019 ont été réalisées dans un marché de la santé animale résilient et grâce à des équipes Virbac qui ont redoublé d’engagement. » Certains pays comme l’Inde, l’Italie et l’Angleterre sont en retrait – «Ils’agitdeceux­qui ont été le plus impactés par le virus », estime le directeur financier – mais de nombreuses autres régions ont compensé cette sous-performanc­e par une forte dynamique. L’Amérique latine enregistre une augmentati­on de 9 %, la région Pacifique 7 % et «La Chine a bien rebondi malgré un début d’année diffcile » .La France n’est pas en reste avec une croissance portée par la gamme pet food.

Situation financière assainie

Autre motif de satisfacti­on : la forte croissance du résultat opérationn­el qui, à 85,5 M€, augmente de 30 % (3,5 points). Le résultat net semestriel du groupe s’établit à 47,2 M€ ,là aussi en hausse par rapport au premier semestre 2019 (26,4 M€). Une belle performanc­e qui s’explique par la bonne tenue des ventes et une améliorati­on de la marge brute due notamment à l’augmentati­on des prix de la marque Sentinel. Ne sont pas étrangères « Les importante­s économies de coût liées à la Covid, poursuit Habib Ramdani. Les déplacemen­ts des équipes ont été arrêtés ; les séminaires et congrès reportés et les dépenses marketing réduites tout comme celles R&D qui ont vu les programmes retardés. »

Des inconnues

Et d’avertir : « La deuxième partie de l’année aura une dynamique différente même si la cession, le 1er juillet, de Sentinel pour un montant 410 M$ » a permis de désendette­r le laboratoir­e de 20,2 M€ ,à348,2M €.

La direction de Virbac s’attend ainsi à une légère décroissan­ce du chiffre d’affaires.

En cause, l’accélérati­on des dépenses avec la reprise des activités marketing et de R&D. Sébastien Huron, président du directoire de Virbac, pointe aussi les inconnues concernant l’évolution de la demande dans les pays qui ne sont pas encore sortis de la crise (Chili, Etats-Unis) ou une éventuelle deuxième vague qui pourrait réduire de façon soutenue et durable la demande. « On va continuer à subir les impacts de la pandémie, explique-t-il. La chaîne de fourniture­s a été perturbée, nous avons dû entamer nos stocks de sécurité pour faire face à la demande. En outre, l’incident technique survenu cet été sur le site de Carros – une rupture de canalisati­on sur la ligne de production mondiale de vaccins chien et chat – ne nous permet pas de profiter pleinement de la dynamique post-confinemen­t, les vétérinair­es réalisant actuelleme­nt les vaccinatio­ns arrêtées durant le confinemen­t. Si la production a repris et la libération des produits se fait progressiv­ement, il faudra plusieurs mois pour répondre à la demande. »

Le président du directoire prévoit donc de réaliser dans les années à venir des investisse­ment

sur l’usine de Carros, actuelleme­nt à capacité maximale de production. Il compte aussi reprendre le chemin des acquisitio­ns. Conséquenc­e de la publicatio­n semestriel­le de ces résultats indiquant un repli moins prononcé que redouté : jeudi dernier, l’action Virbac était la plus forte hausse à la clôture du SBF 120 (indice boursier sur la place de Paris).

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Une bonne anticipati­on de la crise sanitaire au niveau mondial a permis au e laboratoir­e de santé animale de tirer son épingle du jeu, selon Sébastien Huron (à droite) et Habib Ramdani. (D.R.)

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