Viols insoutenables : des peines plus clémentes en appel
Une touriste irlandaise avait été sauvagement agressée à Menton par deux hommes en septembre 2016 alors qu’elle était en vacances chez sa soeur.
Une soirée trop arrosée s’était terminée dans la voiture des agresseurs dans une zone industrielle du Careï. Laurence (*), 36 ans, garde aujourd’hui des séquelles psychologiques et physiques irréversibles d’un insoutenable calvaire. En première instance, en mai 2019, les deux accusés n’avaient cessé de se renvoyer la responsabilité des viols. Cette fois, changement de comportement : chacun a reconnu ce qu’il avait commis. La victime, « aux blessures inhabituelles », avait pudiquement indiqué le légiste, avait assisté au premier procès. Elle était absente du second qui s’est déroulé la semaine dernière à Aix-enProvence.
La cour d’assises d’appel a revu les peines à la baisse pour les deux accusés. Rafael Rodrigue Torres, 30 ans, qui avait été condamné à vingt-cinq ans de réclusion criminelle, est condamné cette fois vingt ans pour viol avec actes de torture et de barbarie. Pedro Miguel Goncalves, lui, a été condamné à douze ans au lieu de vingt pour un viol sans les actes de barbarie ne soient retenus. Me Eric Scalabrin et Me Lionel Ferlaud assuraient la défense des deux hommes, inconnus de la justice avant ces sordides agressions que l’un d’eux avait, en plus, filmées. Comment ces hommes ordinaires, décrits comme « bons pères, bons maris, bons ouvriers «, se sont-ils métamorphosés en violeurs sans pitié d’une femme rendue vulnérable par l’ivresse ? La question reste en suspens. La victime avait été abandonnée, hagarde et ensanglantée, avant d’être découverte par la police.