Monaco-Matin

Sciences Po joue à domicile pour le soutien scolaire

Des jeunes du campus mentonnais, réunis au sein de la société « SciencesPi­stes à dom’ », dispensent désormais des cours – déductible­s des impôts – pour les élèves de la 6e à la Terminale

- ALICE ROUSSELOT

Depuis l’inaugurati­on du campus mentonnais de Sciences Po, en 2005, plusieurs étudiants se sont logiquemen­t proposés pour dispenser des cours particulie­rs aux élèves du bassin. Mais jamais cette offre n’avait été centralisé­e. C’est désormais chose faite avec « SciencesPi­stes à dom’ », une initiative lancée l’an dernier par un étudiant de Sciences Po Paris, qui a souhaité l’étendre aux campus décentrali­sés de la maison mère, ainsi qu’aux IEP (Instituts d’études politiques) de province.

Mise en relation entre  et h

À Menton, deux étudiantes de 2e année – dont le choix s’est porté sur la majeure « politique et gouverneme­nt » – ont été sélectionn­ées pour déployer SciencesPi­stes à dom’ : Imene Jaafar et Sarah Duchemin. Toutes deux attachées au sérieux et à la transparen­ce de ce projet, déjà bien rodé à Paris.

« Quand on reçoit les demandes des familles, on les poste sur un groupe Facebook et on reçoit des candidatur­es des étudiants intéressés. Charge à nous de sélectionn­er le meilleur profil », indique Sarah. Précisant que les parents d’élèves scolarisés de la 6e à la Terminale peuvent demander que le tuteur ait suivi telle ou telle filière, qu’il ait une spécialité précise… « Le côté avantageux c’est qu’avec ce système on est en capacité de présenter quelqu’un aux familles entre 24 et 48h. » Une rapidité difficile à trouver ailleurs, assurent les deux jeunes femmes. « Menton est un petit campus, on connaît tout le monde. Ça facilite le choix entre plusieurs candidatur­es. Le but, c’est que les cours se passent bien, alors on sélectionn­e des personnali­tés les plus adaptées aux demandes », complète Imene. Consciente que la polyvalenc­e des étudiants de Sciences Po est une réelle force. « Dans notre cursus, nous devons choisir une majeure mais on continue à suivre des cours dans d’autres discipline­s. On peut enseigner dans plusieurs matières. »

Du point de vue des deux SciencesPi­stes, le fait qu’il s’agisse de jeunes est également un véritable atout. D’autant plus après un déconfinem­ent parfois difficile, ayant pu conduire à du décrochage scolaire.

« Cela permet à certains élèves de mieux accepter le fait de recevoir des cours. Nous sommes stricts mais sympas. Et selon les envies, nous pouvons guider les familles vers des profils plus ou moins détendus », note Sarah. Ajoutant qu’avant chaque premier cours, Imene ou elle appelle le tuteur pour lui rappeler le lieu du rendezvous, les attentes, mais aussi tester sa motivation.

« Nous demandons par ailleurs un retour de la famille après le premier cours pour s’assurer que tout s’est bien passé. »

Un modèle gagnant-gagnant ? Peut-être bien. Les tuteurs trouvant ainsi un petit travail déclaré parallèlem­ent à leurs études. Les familles ayant l’assurance d’avoir face à elles des étudiants sérieux, tout en profitant de tarifs accessible­s. « Elles bénéficien­t d’un crédit d’impôts (lire ci-contre). Il s’agit de cours particulie­rs peu chers mais bien rémunérés pour les tuteurs », poursuit Sarah. Qui pourra, à titre personnel, commencer à rembourser son prêt étudiant grâce à Sciencespi­stes à dom’.

Imene insiste quant à elle sur le cadre sécurisant que l’entreprise offre aux jeunes enseignant­s. « L’an dernier, j’ai voulu donner des cours mais ce n’était pas une expérience positive. J’ai reçu beaucoup d’appels masqués et des demandes particuliè­res qui peuvent être traumatisa­ntes. Alors j’aime autant éviter que cela arrive à d’autres », témoignet-elle.

En matière de sécurité, les Sciencespi­stes s’engagent par ailleurs à respecter les gestes barrières, comme requis dans le contexte actuel. « On briefe les tuteurs sur l’aspect sanitaire. Ils respectent

ainsi chacune des consignes, même si les choses se font ensuite à la discrétion des familles », glissent Imene et Sarah. Avant de faire savoir que les étudiants peuvent également donner des cours de langue pour ceux qui voudraient en apprendre une ou se perfection­ner. « Menton est le campus de Sciences Po le plus internatio­nal. Les gens sont natifs de la langue qu’ils proposent d’enseigner, c’est une plus-value ! »

Savoir +

Rens. auprès de Sarah au 07.87.36.31.14. ou sur https://sciencespi­stes.fr

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(Photo Jean-François Ottonello) Sarah Duchemin et Imene Jaafar ont lancé SciencesPi­stes à dom’ à Menton.

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