« Inenvisagable de devenir le maillon le plus faible »
La crise sanitaire – toujours en cours faut-il le rappeler – mobilise bon nombre d’acteurs au quotidien. Y compris les sapeurs-pompiers de Monaco qui, depuis le février et le premier cas suspect détecté dans le pays, ont été sollicités pour transporter personnes sous protocole Covid- (), la plupart jusqu’au Centre hospitalier Princesse-Grace. « On parle là de suspicion, pas forcément de cas positifs avérés à la Covid- », précise le lieutenant-colonel Norbert Fassiaux, chef du corps des sapeurs-pompiers de Monaco. Par « protocole Covid », on entend que l’intervention s’opère avec d’infinies précautions, à l’instar d’autres risques infectieux : combinaison jetable, masque FFP, gants, lunettes de protection, désinfection approfondie des véhicules. D’ailleurs, le corps des sapeurspompiers n’a, semble-t-il, guère souffert de la pénurie de masques. « Il ne fallait pas que cela dure plus longtemps. Mais, oui, on était correctement doté car on avait un stock constitué depuis plusieurs années. On est sensibilisé à ce risque pandémique qui est un risque de sécurité civile envisagé depuis bien longtemps. Il y a eu la HN qui fut une grosse alerte. Et la grippe est un autre exemple », poursuit-il.
« Que le virus ne pénètre pas à l’intérieur »
En interne, dès le mois de février, les casernes de la Condamine et de Fontvieille ont été « sanctuarisées ». « L’objectif était que le virus ne pénètre pas à l’intérieur. Il était inenvisageable que nous devenions le maillon le plus faible de la chaîne. Chez mes pompiers, j’ai eu un seul cas, asymptomatique, découvert au hasard d’une compétition sportive personnelle. » Aux prémices de la pandémie, les appels téléphoniques de gens inquiets, à juste titre, saturaient les lignes du centre opérationnel des sapeurs-pompiers, ce qui a entraîné l’activation du centre d’appels Covid en date du mars. Un service pour lequel le corps a apporté son savoir-faire numérique, tout comme le centre de suivi des patients à domicile. Autre exemple de la mobilisation des sapeurs-pompiers : ils sont à avoir participé, aux côtés des carabiniers, à la campagne de dépistage de la population et assuré la restauration sur place. Par ailleurs, le drone de l’État a été mis en oeuvre par les sapeurs-pompiers au profit de la Sûreté publique durant les week-ends, de mi-avril à début mai, pour faciliter le contrôle du respect du non-regroupement des personnes. Une mission qui a mobilisé militaires et représenté heures et demie de vol. «À ce jour, les missions spécifiques et le renforcement des effectifs ont généré plus de gardes de heures supplémentaires pour les militaires du corps. »