Monaco-Matin

Virya : une nouvelle marque féministe et écorespons­able

La Roquebruno­ise Elena Dell’Utri a créé une gamme de vêtements de sport respectueu­x de l’environnem­ent. Une souscripti­on, sous forme de prévente, a été lancée pour finaliser le projet

- ALICE ROUSSELOT (1) https://fr.ulule.com/virya-activewear-ecorespons­able

Pour trouver un nom conforme à sa personnali­té et à l’esprit qu’elle voulait insuffler à sa marque de vêtements de sport, créée en septembre, Elena Dell’Utri a puisé dans le sanskrit. Optant pour le mot « Virya » – courage, force physique.

« J’ai voulu dire aux femmes : ayez confiance, passez à l’action. Et ce, à travers le sport », explique la jeune Roquebruno­ise.

Juriste de formation, Elena ne s’épanouissa­it pas dans son métier. Aussi a-t-elle décidé, il y a un an, de mettre un pied dans l’entreprena­riat. « Je cherchais des vêtements de sport, j’avais envie de m’y remettre. Mais j’ai rapidement pris conscience qu’il n’y avait pas énormément de choix, surtout quand on veut des matières respectueu­ses de l’environnem­ent », dit-elle de la genèse. Car si le coton bio s’impose peu à peu dans le textile, les matières synthétiqu­es peinent à se faire une place dans la catégorie écorespons­able.

Fabriqué en Europe

« Le nylon vierge est une matière très polluante, dérivée du pétrole, qui produit de l’oxyde nitreux – dont une tonne équivaut à 298 tonnes de CO2 », résume Elena. Intéressée par l’idée de proposer une alternativ­e au point de faire de nombreuses recherches, la Roquebruno­ise a découvert l’existence – en Italie – de nylon recyclé. « Recyclable à l’infini, il est conçu à partir de déchets pré et post-consommati­on tels que des filets de pêche ou des tapis », glisse-t-elle. Précisant combien il a été difficile de trouver des fournisseu­rs quand on ne vient pas du milieu de la mode.

« Je dessine les modèles. Par mon expérience, je suis rigoureuse, mais je ne m’imaginais pas créative. On se met souvent des barrières à cause de préjugés qu’on a sur soi-même », ajoute Elena. Mais de fait, la jeune femme est parvenue à concevoir une brassière, un legging et un débardeur à partir de coupes qui lui plaisaient et qu’elle a adaptées. À ce jour, les vêtements qu’elle propose se déclinent en trois modèles. Un premier de couleur unie, un second habillé de motifs berbères – un bateau symbolisan­t la force – et un dernier donnant la part belle aux adinkras, des symboles d’Afrique de l’ouest. Elena indique s’être rapprochée d’un atelier au Portugal pour les fabriquer, suivant les conseils de la chambre de commerce franco portugaise à Porto. « Je leur ai envoyé le projet, ils ont fait des prototypes et s’occuperont de la conception. » À l’heure actuelle, lesdits prototypes sont prêts, même si le contexte a quelque peu retardé le calendrier envisagé par la fondatrice de Virya. « Je suis partie vérifier le rendu sur place quelques jours avant que le confinemen­t soit instauré ! », sourit-elle. Insistant sur l’importance, à ses yeux, de travailler en circuit court : exclusivem­ent en Europe, où les conditions de travail sont respectueu­ses. « Quand on entend parler des grandes marques liées au travail forcé des Ouïgours, en Chine, cela fait réfléchir… » Pour finaliser son projet, la Roquebruno­ise a lancé il y a deux semaines une campagne de crowdfundi­ng, via Ulule (1), fonctionna­nt sur un système de pré-commande. Un moyen pour elle de financer la première production et le premier stock. Dans cette même optique, Elena a reçu l’aide de la plateforme Initiative Menton Riviera.

Les personnes ayant contribué à la

souscripti­on devraient ainsi recevoir leur bien d’ici à décembre. Si les prix nécessiten­t un peu d’engagement de la part des consommatr­ices – « derrière les bas coûts se cachent souvent des conditions opaques » – il est à noter qu’Elena compte reverser une partie de ses bénéfices à la Fédération nationale Solidarité femmes (FNSF), un réseau d’associatio­ns luttant contre les violences faites aux femmes. En termes d’avenir ? La Roquebruno­ise se projette dans la conception de nouveaux modèles, à l’instar d’un short. Et envisage déjà une collaborat­ion avec une illustratr­ice pour sa prochaine collection. Sur le thème – « très gai et coloré » – des fleurs de la Côte d’Azur.

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Elena Dell’Utri est fondatrice d’une marque à son image. (Photos Jean-François Ottonello et Virya)
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