À QUOI SONTILS ACCROS ?
Enquête sur les addictions des jeunes à Monaco Alcool, tabac, drogue, Internet : l’Imsee dit tout
L’addiction et les jeunes. De prime abord, le sujet pourrait paraître sensible, épineux, presque tabou. Mercredi dernier, l’Institut monégasque de la statistique et des études économiques a pourtant livré publiquement – une première – les conclusions d’une large enquête traitant de la question. Son intitulé : « Consommation de produits psychoactifs et usages sans substance chez les lycéens de Monaco ».
« L’objectif était d’apporter un éclairage plus qualitatif sur ces pratiques et ses conséquences », a expliqué Sophie Vincent, directrice de l’Imsee.
Le 4 avril 2019, à l’improviste, 1 369 lycéens et collégiens, âgés de 16 ans ou plus, ont répondu à un questionnaire étoffé. Alcool, tabac, cannabis, écrans, réseaux sociaux, paris sportifs… Il n’était pas juste question de consommation. L’accessibilité des produits et la perception de ces comportements par les adolescents étaient aussi abordées. « Cette cartographie nous permet d’ajuster, d’optimiser, de prioriser les politiques de prévention et de sensibilisation auprès de la population ciblée et de la communauté éducative », confie Patrice Cellario, conseiller de gouvernement - ministre de l’Intérieur.
Point positif de l’enquête : on observe une baisse de la consommation des lycéens de Monaco en ce qui concerne l’alcool, le tabac et le cannabis. « Toutefois, cette tendance ne doit occulter ni la hausse d’autres pratiques, ni les dangers qui demeurent liés à ces comportements addictifs au cours de l’adolescence, période d’évolution physique, physiologique et psychologique engendrant une vulnérabilité au développement de conduites à risques, conclut l’Imsee. La précocité de la consommation, la consommation régulière, le mode et l’environnement de consommation, le besoin de consommer pour faire la fête, la banalisation de certaines substances, mais aussi l’accessibilité de certains produits ou la méconnaissance des risques sont autant de facteurs qui jouent un rôle sur les conséquences de ces usages, le degré d’addiction qui en découle et, par effet miroir, les possibilités de sevrage. »
De cette enquête fouillée, nous en avons tiré les chiffres marquants.