Un orgue sensoriel pour les enfants de Bariquand Alphand
Relié à un ordinateur, le dispositif permet à des enfants porteurs de handicap de travailler autour des sons et de la musique pour améliorer leur habilité sociale
L’Institut médico-éducatif Bariquand Alphand a inauguré, hier, un tout nouvel outil pour favoriser l’apprentissage des enfants qu’il accueille : un orgue sensoriel. Il ne s’agit pas là de l’instrument de musique tel qu’on le connaît, mais d’un dispositif piloté par ordinateur et relié à des déclencheurs et des variateurs pour produire des sons. Aussi boutons-poussoirs de couleur, cylindres en bois, saladier en inox deviennent autant d’outils qui s’adaptent aux gestes des enfants pour les traduire en musique.
Matériel adapté
Imaginé et créé par le facteur d’orgues Mickaël Fourcade, le dispositif est essentiellement destiné aux personnes porteuses de handicap physique ou mental, afin de leur permettre de s’initier à la musique à travers un matériel qui leur est adapté.
Il s’agit aussi là d’un formidable outil de travail pour familiariser les enfants avec des sons qui leur font peur. Car outre des mélodies, l’orgue sensoriel peut aussi jouer des sons du quotidien comme l’aboiement d’un chien, le hennissement d’un cheval ou encore le bruit sourd de l’orage.
« Parmi les enfants qui ont déjà pu tester l’orgue sensoriel, nous en avions un qui avait très peur du tonnerre au cours des premières séances. Même si nous n’avons pas encore le recul nécessaire, on a pu voir aujourd’hui qu’il n’a même pas sursauté lorsqu’il l’a entendu, souligne Laurent Biagioni, directeur de l’Institut de Garavan. Donner à l’enfant la possibilité de déclencher lui-même un son qui lui fait peur lui permet de maîtriser la charge émotionnelle liée à ce bruit. » Bariquand Alphand avait initié ce nouveau mode d’apprentissage l’année dernière en louant un orgue sensoriel auprès du département de psychologie de l’Université de Nice. Avec l’achat de son propre matériel, l’établissement va ainsi pouvoir pérenniser son action.
Soutien de l’association « Les enfants de Frankie »
Une acquisition rendue possible grâce au soutien de l’association monégasque « Les enfants de Frankie ». Cette dernière intervient auprès de la fondation depuis de nombreuses années et a suggéré le financement du matériel à son partenaire « CFM Indosuez Wealth Management », qui accompagne des projets en faveur des enfants et des jeunes à Monaco et en région Paca avec son programme « CFM Indosuez Philanthropie ». «Le témoignage des équipes de Bariquand Alphand nous a convaincus, confie Virginie Bernard, responsable du programme. Le projet a été retenu parmi une dizaine d’autres et c’est celui qui a retenu le plus de votes auprès de notre comité. » Ainsi 6 536 euros ont été alloués à l’institut médico-éducatif pour l’achat du matériel. Perturbés jusqu’à présent par la crise sanitaire, les ateliers auprès des enfants vont pouvoir reprendre à raison d’une fois par semaine. Et Laurent Biagioni d’affirmer : « Le bénéfice de ce dispositif est triple : pour l’enfant directement, pour nos équipes mais aussi pour les familles. Car si leur enfant va mieux, celles-ci iront mieux ».