Tête de cheval dans un champ à Auron : ce n’est pas une mutilation
En trouvant une tête de cheval découpée à la scie dans un champ lundi, une dame qui promenait son chien au bas des pistes d’Auron a donné l’alerte. Sans doute à cause du contexte actuel anxiogène de mutilations d’équins. Et aussi parce que sa macabre découverte était relativement proche de l’école de la station. Une station où la question est sur toutes les lèvres depuis lundi. « Une tête de cheval coupée à la scie à métaux, attachée à un piquet, à 25 m de là où passent les enfants, ça nous a tous choqués. On est 200 au village, voir ça sur le front de neige, c’est une drôle de trouvaille », s’enflamme Olivier. Dans la soirée, la gendarmerie de Saint-Etienne-deTinée
a été mobilisée, sans doute à cause de la psychose qui règne autour des équins. Après constatations, les gendarmes ont contacté très tard l’éleveur du haras de Farban pour tenter de comprendre la cause de cette drôle de découverte.
Jacques Riguccini, qui élève des mérens et des pur-sang arabes depuis des décennies à Auron, a remis les événements dans leur contexte.
Une jument morte de coliques
D’abord, il ne s’agit aucunement d’une mutilation faite par un maniaque, rassure l’éleveur : « Cette jument est morte fin août dans la montagne où mes chevaux tondent les pistes de ski. Elle a eu de terribles coliques. Les vétérinaires de la clinique vétérinaire de l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer n’ont pas pu la sauver. J’ai fait ce que font les bergers dont les brebis sont tuées par les loups, en accord avec le parc national du Mercantour : on laisse les carcasses sur place, comme dans les Pyrénées, les Cévennes ou en Haute-Savoie. L’équarrissage naturel est fait par les rapaces, vautours, corbeaux, renards… ça doit être la quatrième bête que je laisse ainsi à la nature… Les gendarmes m’ont appelé à 23 heures pour que je leur explique, mais il n’y a pas eu de plainte. »
Et la tête, pourquoi l’avoir découpée ? « Pour des raisons pédagogiques. Les enfants du club hippique ont des épreuves d’anatomie équine quand ils passent leurs Galop 1 et 2. J’ai voulu récupérer ce squelette pour ça. Je l’ai donc posée dans le champ que je loue comme pâture, sur une fourmilière, pour que les fourmis la nettoient. tenir compte de ce que je dis, ça les rend malades » fulmine l’éleveur, qui compte quarante-cinq ans de métier entre Auron et Clans. Quant à la tête de la jument à l’origine de tout cet émoi, elle a été emportée par les gendarmes. Ils auraient promis à l’éleveur de la lui rendre.