Le directeur : « Choqués par cette décision arbitraire »
Pascal Picot, directeur de Marineland, est vent debout contre la décision de Barbara Pompili.
Que vous inspirent ces annonces ?
On est choqué par l’absence totale de concertation en amont de cette annonce. C’est une décision arbitraire, unilatérale, qui montre une absence de considération envers les professionnels ! On l’a appris en live en regardant BFM ce matin...
Quel peut être l’impact pour Marineland ?
Pour l’instant, on est en face d’une annonce. On voit clairement l’intention. Mais les contours sont très flous. Je vais sagement attendre d’avoir une loi, un arrêté, un décret, en faire une lecture attentive et voir à quel point nous sommes concernés. On l’étudiera avec nos avocats et nos conseillers, puis on déterminera notre posture.
Vos orques et dauphins sont-ils nés en captivité ?
Les quatre orques sont nés à Marineland. Sur les douze dauphins, dix sont nés en captivité. Les deux autres sont des femelles âgées, qui ont ans. Les prélèvements en mer étaient autorisés, cela fait trente-cinq ans qu’il n’y en a pas eu.
Seraient-ils aptes à survivre en mer dans un sanctuaire, comme le veut la ministre ?
C’est une question de vocabulaire. Un sanctuaire, c’est un espace non clos, en mer, dans lequel la navigation et la pêche sont régulés. Ce dont a parlé la ministre, c’est un enclos marin, dans lequel les animaux sont captifs, et où il va falloir leur donner à manger, leur apporter des soins, s’assurer de la qualité de l’eau en permanence... On n’est pas vraiment dans la notion de sanctuaire avec des animaux en liberté !
Ces annonces vont-elles dans le sens de l’Histoire ou de la poussée électorale des Verts et du Parti animaliste ?
Il ne m’appartient pas d’exprimer mon opinion personnelle là-dessus. En revanche, les délais énoncés (deux ans pour les orques, sept ans pour les dauphins) ne permettent en aucun cas un projet de reconversion d’entreprise. C’est illusoire et déraisonnable !
Espérez-vous que ces mesures échoueront comme avec Ségolène Royal en ?
J’attends de voir ce qui est écrit. Mais je souhaite que l’on continue à travailler normalement. On est un parc zoologique. On a des missions d’éducation, de recherche et conservation comme n’importe quel zoo d’Europe. Et on entend les continuer.