« Ce n’est pas un enjeu »
« Ce n’est pas du tout le sujet. Ce n’est pas ça qui fera mieux fonctionner la justice ou qui la rapprochera du citoyen. Les audiences sont publiques, chacun peut y venir, il y a de nombreux reportages sur le fonctionnement de la justice, y compris sur ce qui n’est pas public, comme la justice pour enfant. Et de nombreuses observations citoyennes sont menées afin de faire des analyses structurelles de ce qui se passe en audience et en tirer des conclusions, notamment avec la LDH et à Nice d’ailleurs, mais ça n’a pas l’air d’intéresser le législateur ni le pouvoir exécutif. Cette annonce va créer un émoi, il faut s’interroger sur les risques d’instrumentalisation de ce type de filmage. Et pourquoi diffuser telle audience, plutôt que telle autre ? Il faut aussi s’interroger sur les pressions et les effets que cela pourra avoir sur le déroulement d’une audience.
D’un côté, un ex-président sera content de montrer qu’il est maltraité lorsqu’il va être jugé. De l’autre, certains voudront montrer que cet ex-président se présente devant la justice la queue entre les jambes...
Et puis on ne peut pas imaginer une chaîne qui diffuse tous les procès de France. Autre question : cela va concerner la justice pénale ou aussi la justice civile ? Ce n’est pas un enjeu ! On en est à un niveau où le ministre espère que cela fera réagir les professionnels, en particulier les magistrats alors qu’il a ouvert une procédure disciplinaire contre nos collègues du PNF. Le contexte, c’est qu’il est plein conflit d’intérêts sans qu’il ne réponde au dysfonctionnement que constitue sa position alors il multiplie les annonces. »