Monaco-Matin

Julia Vignali Pâtissière cathodique

Présentatr­ice de la neuvième saison du Meilleur pâtissier sur M6, qui reprend ce soir, la jeune femme s’attend à un millésime surprenant.

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr

Voilà une saison qui, avant même sa diffusion, restera dans les mémoires. Un tournage stoppé avant la fin en raison de la Covid-19, un confinemen­t, avant une reprise en plateau avec des règles sanitaires strictes, ce millésime du Meilleur pâtissier qui commence ce soir sur M6 est, déjà, une aventure en soi. À sa tête, le trio magique Cyril Lignac-Mercotte-Julie Vignali. Cette dernière, maîtresse de cérémonie de l’émission la plus gourmande du PAF depuis 2017, est très enthousias­te avant le grand départ. Comme tout le monde, l’ancienne présentatr­ice des Maternelle­s (2012-2015) a vécu le confinemen­t de manière atypique. « J’ai ouvert mes placards pour faire de la cuisine alors que ce n’est pas trop mon truc », rigole-t-elle. Avant de lancer son fameux « À vos marques, prêts ? Pâtissez ! » en guise de départ aux ateliers, Julia Vignali s’est longuement confiée sur cette nouvelle saison. On ne présente pas l’émission la plus télégéniqu­e de la télévision française sans faire certains jaloux. Nous les premiers.

Le tournage de la saison a été arrêté par la Covid- avant de reprendre, on imagine que cette saison est forcément particuliè­re ?

Ça n’a pas été de la tarte, pour rester dans le jargon pâtissier [rires]. Mais on y est arrivé et on est très content de nous, on a une superbe saison entre les mains. J’ai vraiment eu la sensation qu’avec le confinemen­t, ça avait manqué aux gens. Durant cette période, on s’est tous mis à faire des gâteaux alors, quand on a réussi à terminer le tournage, on a pris conscience de l’attente. C’est comme un accoucheme­nt, même si c’est difficile, on ne retient que les bons moments sinon on ne remet pas ça.

La Covid- a-t-elle eu des conséquenc­es sur le rendu de l’émission ?

Oui, on a dû mettre Mercotte en télétravai­l [rires]. Suite à l’apparition d’un cas positif sur le tournage, on n’a pas voulu prendre de risques et elle s’est mise en duplex depuis sa Savoie.

Du coup elle ne peut pas goûter les gâteaux...

Dans l’adversité, on a deux solutions. Soit on baisse les bras soit on innove. Alors on a décidé d’en faire une force. Cyril Lignac s’est donc mué en goûteur pour elle et avait la charge de lui décrire le goût qu’il avait en bouche. Elle, de son côté, n’avait que le côté visuel et les mots de Cyril. Elle était presque dans le rôle d’une téléspecta­trice et ça rend quelque chose de très rigolo.

Vous parliez du confinemen­t, avez-vous pris le temps de pâtisser de votre côté ?

Je ne me suis jamais cachée que je n’étais pas une grande pâtissière car il faut du temps. Et là, du temps,

‘‘ j’en avais [rires]. Alors j’ai ouvert mes placards et j’ai cuisiné avec mon fils. C’était chouette et j’ai eu de très bons retours sur mon crumble aux fruits rouges.

Avez-vous senti les candidats surmotivés lors du tournage après confinemen­t ?

C’est comme un coureur de marathon que vous arrêtez à sept kilomètres du but, il y a une énorme frustratio­n. Ils sont revenus remontés à bloc avec l’envie de pâtisser.

Êtes-vous encore surprise par les candidats ?

C’est comme une émission de télécroche­t musical, chaque année, vous êtes bluffé par plusieurs candidats. Que ce soit par la qualité de leur pâtisserie, leur personnali­té où même sur ce que l’on est capable de faire dans cette émission.

L’émission est-elle facile à renouveler ?

Oui, la gourmandis­e est infinie, les recettes aussi. Il y a des milliers de gâteaux à travers le monde. Là, par exemple, on a mixé des saveurs nouvelles via des épisodes thématique­s comme avec les saveurs de l’Inde ou en abordant le thème d’Halloween. On a aussi mis en place des défis, avec une émission en équipes où le Nord affronte le Sud, etc. Mais pour cette saison, on a aussi ajouté une pastille en seconde partie de soirée avec Merouan de Top Chef  durant laquelle on va s’affronter. C’est une pastille plus décalée, plus drôle que l’on a appelé « Le meilleur pâtissier, gâteaux sur commande ».

Êtes-vous encore impression­née par le succès de l’émission ?

La durée de vie de l’émission est incroyable, on en est déjà à neuf saisons. C’est un succès fou après tant d’années. C’est beau à pleins d’égards car on filme la pâtisserie comme s’il s’agissait d’une oeuvre d’art. Ça donne faim, ça rend gourmand et puis il y a le lieu du tournage, ce château avec ce lac hors du temps.

Découvrez-vous encore des saveurs ?

Oui, je viens d’être surprise par un mélange tomates-fraises, c’est étonnant mais tout est une question d’équilibre. Cette associatio­n désucre la tomate, c’est très novateur.

Quelles sont vos pâtisserie­s préférées ?

Je suis une très grand fan de la Pavlova. C’est assez sucré, il y a les fruits rouges, la meringue, miam miam. C’est parfait pour l’été. Pour l’hiver, je suis très Paris-Brest ou alors un bon Mont-Blanc.

Quand on présente une telle émission, est-on dans la gourmandis­e ou dans la maîtrise ?

Le vrai souci serait de ne pas goûter [rires]. Je suis sans complexe, je fais en sorte que le temps avant de tourner et le temps d’après soient sous le signe du contrôle. Mais pendant l’émission, il faut se sacrifier pour les téléspecta­teurs [rires]. Ça ne serait pas rendre hommage que la présentatr­ice d’une émission culinaire sur la pâtisserie ne souhaite pas goûter les gâteaux car elle se trouve au régime.

Avez-vous l’impression d’occuper un poste qui peut faire saliver ?

C’est vrai que c’est mieux que de

On a mis Mercotte en télétravai­l”

‘‘

La gourmandis­e est infinie”

présenter une émission sur les faits divers. Je suis chanceuse, j’ai le privilège de rencontrer tous les meilleurs pâtissiers du monde comme Cédric Grolet ou Thierry Marx, ça marque votre carrière d’animatrice. Je suis jalouse de moi-même [rires]. D’ailleurs, durant le tournage, je suis sortie dans un bon restaurant à Versailles, un soir. J’avais suffisamme­nt mangé de sucre durant la journée, alors je m’étais contentée d’une entrée et d’un plat. Mais le chef m’a reconnu et a tenu à me faire goûter toute une farandole de desserts. Certains sont privés de desserts, moi je suis obligée de desserts [rires].

Vous devez avoir une certaine pression pour les gâteaux d’anniversai­res de vos proches...

Bizarremen­t, les gens qui viennent chez nous apportent souvent les gâteaux. Et ils sont généraleme­nt de Cyril Lignac. Alors je les prends en photos et je lui envoie pour lui montrer que ça marche [rires].

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