L’attaquant au hachoir mis en examen pour “tentatives d’assassinats” terroristes
Au cours de sa garde à vue d’une durée de 96 heures, le suspect a « reconnu la matérialité des faits » et a avoué avoir menti sur son identité et sur son âge, selon le parquet. Hier soir, il a été mis en examen pour “tentatives d’assassinats terroristes” et également pour “association de malfaiteurs terroristes”. Le Pnat a demandé son placement en détention provisoire.
Inspiré par des vidéos au Pakistan
Après avoir consulté des vidéos sur le retentissement au Pakistan des caricatures de Mahomet, le suspect s’est dit « en colère » et a pris la décision de s’attaquer à Charlie Hebdo. « Il a fait des recherches qui lui ont permis d’identifier l’immeuble de la rue Nicolas-Appert, sans qu’il soit informé que le journal avait déménagé à la suite de l’attentat de janvier 2015 », rapporte Jean-François Ricard, le procureur national antiterroriste. Le mis en cause a reconnu avoir procédé à des repérages les 18, 22 et 24 septembre.
Fausse identité pour l’aide sociale à l’enfance
Le matin des faits, il s’est rendu seul à Saint-Denis pour acheter un hachoir, un marteau et trois bouteilles de white spirit. « Son projet initial était d’entrer dans les locaux du journal, éventuellement si nécessaire à l’aide du marteau, puis de les incendier grâce aux bouteilles de white spirit », a précisé le procureur.
Confronté à un document pakistanais retrouvé dans son téléphone, le suspect a reconnu s’appeler Zaheer Hassan Mahmoud et être né au Pakistan le 21 janvier 1995. Il affirmait initialement s’appeler Hassan Ali et être né en août 2002 au Pakistan. C’est sous cette fausse identité, en tant que « mineur non accompagné », qu’il avait bénéficié de l’aide sociale à l’enfance à son arrivée en France en août 2018, cinq mois après son départ de son pays et au terme d’un périple à travers l’Iran, la Turquie et l’Italie.
Aucun titre de séjour
Jusqu’à vendredi, le suspect « était totalement inconnu de l’ensemble des services de renseignement ». Il n’avait jamais été condamné et avait simplement fait l’objet d’un rappel à la loi en juin pour port d’arme prohibé. Il ne détient aucun titre de séjour mais avait rendez-vous à la préfecture du Vald’Oise, le jour de l’attentat, à propos de sa situation administrative.