Monaco-Matin

Une armée de 330 traqueurs azuréens de la Covid-19

Agents spéciaux sur le front de la pandémie, ils étaient 60 en juin, ils sont désormais 330 à Nice. La mission de ces brigades d’investigat­ion : briser en 24 h chrono les chaînes de contaminat­ion

- JEAN-FRANÇOIS ROUBAUD

Casser la chaîne de contaminat­ion ! Depuis la fin du confinemen­t, c’est la mission qui a été confiée par le ministre de la santé aux brigades de recherches et d’investigat­ions cas coronaviru­s. Miagent spécial Jack Bauer, mi-ange Gabriel, ces brigadiste­s sont désormais plus de 330 dans les Alpes-Maritimes, placés sous la responsabi­lité de la caisse primaire d’assurance maladie. Leur rôle : tracer les Azuréens contaminés, les contacter en moins de 24 heures et obtenir au gré de ces investigat­ions les noms des « cas contacts avérés », amis, collègues de travail ou membres de la famille, qu’ils auraient pu infecter afin de pouvoir les informer au plus tard sous 96 heures et un à un de leurs droits - un test PCR ultra-prioritair­e, la délivrance de masques gratuits en pharmacie et leur devoir - se mettre en isolement. « Notre efficacité à briser les chaînes de contagion, à prévenir surtout l’émergence de clusters - un groupe de plus de 10 personnes contaminée­s - dépend de la rapidité de nos brigadiste­s », explique Guy Plattel, le directeur de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) des Alpes-Maritimes.

Des agents recrutés en urgence

Depuis sa création, la brigade azuréenne a géré plus de 30 000 cas, dont environ 7 000 personnes symptomati­ques et testées positives et, par ricochet, 23 000 de leurs proches qui, ainsi alertés en un temps record, ont pu prendre toutes les mesures pour éviter d’être les vecteurs d’une flambée exponentie­lle de l’épidémie. Mi-juin, le nombre de dossier qu’on y traitait n’excédait pas 10 à 15 par jour. Le dispositif initial était composé d’une soixantain­e d’agents. Mi-août, du fait des désinhibit­ions sanitaires estivales et de la recrudesce­nce des tests devenus gratuits, le standard s’est mis à chauffer sur les deux plateaux transformé­s du centre d’appels anti-pandémie. Urgence absolue : la brigade a dû être renforcée. « L’appel au volontaria­t a fonctionné au-delà de nos attentes, alors pourtant que nos brigadiste­s sont mobilisés 7 jours sur 7. Pour compléter l’équipe et afin d’éviter que cette nouvelle mission perturbe le bon fonctionne­ment de la caisse, nous avons début septembre dû recruter 60 CDD que nous sommes en train de former .»

Une explosion des traçages

Depuis le 15 août, ce sont en effet jusqu’à 400 cas par jour qu’il faut gérer : « Sachant qu’un patient zéro ou cas index - est susceptibl­e d’avoir eu des contacts à risque avec environ 4 personnes de son entourage, ce sont jusqu’à 1 200 enquêtes et appels qu’il faut réaliser chaque jour », explique Hughes Erny, le directeur adjoint. Quand le virus s’est mis à se propager à grande vitesse sur la Côte, la solidarité entre les caisses primaires avait alors joué : « Ce sont les brigadiste­s d’Albi et du sud ouest qui sont intervenus en renfort. »

Désormais renforcés, les traceurs de Covid azuréens ont la semaine dernière soulagé les brigades de l’Ile-deFrance, alors asphyxiées par la recrudesce­nce du nombre de recherches de cas contacts avérés à traiter.

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(Photos Frantz Bouton) Au mois d’août, dans l’urgence, Guy Plattel, directeur de la CPAM et son adjoint, Hughes Erny, ont dû faire monter à  le nombre d’agents spéciaux en charge de tracer les chaînes de contaminat­ion du Covid dans les A-M.
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