Monaco-Matin

Une élue écologiste « approuve » les dégradatio­ns de Contes... et rétropédal­e

- (Photos F.Vignola) GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

« Les irresponsa­bles ne sont pas du côté de ceux qui commettent ces

actes. » Sylvie Bonaldi, conseillèr­e municipale niçoise EELV (Europe Ecologie-Les Verts) a lu ce lundi, dans Nice-Matin, l’interview de l’un des deux jeunes qui a dégradé l’antenne de Contes.

Le 18 juin, D.A, 25 ans, anti 5G, avait mis le feu à des boîtiers électrique­s. Il est actuelleme­nt mis en examen. « Je ne condamne pas ce qu’il a fait. Il défend l’intérêt général. Il permet de retarder l’installati­on de l’antenne. »

Sylvie Bonaldi assume de parler cash sur les sujets touchant à l’écologie et à la santé publique. Sa prise de parole sur Facebook, en août, contre les masques - « Bref, le port du masque ne sert absolument à rien » - avait d’ailleurs provoqué une vive polémique, jusque dans son camp. Si elle ne condamne pas, approuvet-elle donc ? « Oui, j’approuve ce qu’il a fait. Il est malheureux d’être obligé d’en arriver là. Il n’y a pas d’autre issue hélas, on en demande pourtant une, à être entendus, qu’on se pose, qu’on réfléchiss­e aux problémati­ques de la 5G. Mais ce n’est pas le cas. » Selon elle, le jeune homme s’apparente « à ces gens qui ont décroché les tableaux de Macron dans les mairies. Ce sont des actes de résistance. »

C’est un délit puni par la loi

Des actes de « résistance » qui, rappelons-le, sont des délits sévèrement réprimés par la loi. D.A. encourt ainsi dix ans d’emprisonne­ment et 150 000 euros d’amende. Le jeune homme redoute d’ailleurs, at-il confié à Nice-Matin, en présence de son avocat Jean-Pascal Padovani, des conséquenc­es sur sa vie profession­nelle.

Sylvie Bonaldi, qui possède une résidence non loin de l’antenne 5G de Contes, a créé durant le confinemen­t un deuxième collectif. Un premier, « Non à l’antenne relais Free » (Narf), avait déjà été constitué par des riverains. Il avait reçu le soutien de la municipali­té de Contes. Ce nouveau mouvement est intitulé « Sauvons des vies, passons-nous de la 5G ». Les statuts n’ont pas été déposés indique Sylvie Bonaldi qui précise avoir déjà envoyé un courrier en mairie de Contes pour obtenir le dossier de simulation d’exposition par rapport à cette antenne. « Tout opérateur doit le fournir ou la mairie doit lui demander. » Selon elle ce mouvement marche main dans la main avec le premier collectif.

«   euros par an pour accueillir le relais »

La conseillèr­e municipale niçoise, qui possède un terrain là-haut, dit avoir été approchée pour accueillir l’antenne sur son terrain, comme d’autres riverains. « J’ai appelé en me montrant faussement intéressée. Un commercial de Free m’a dit que je pouvais toucher 10 000 euros par an. Sur la dangerosit­é, il m’a dit qu’en fonction de l’orientatio­n de l’antenne, ça pouvait se jouer à cinq centimètre­s près. » Elle n’a évidemment pas

donné suite. « Je ne suis pas dans la théorie du “pas dans mon jardin, et on la met plus loin”. Non, il faut mettre les choses à plat, avoir de vraies données indépendan­tes sur l’impact sanitaire de la 5G. De nombreux scientifiq­ues ont alerté sur les possibles dangers de la 5G. On nous dit que la fibre optique arrive à Contes, je préfère largement ce type de déploiemen­t. »

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