Èze : alerte au hibou grand-duc tueur de chiens
Un rapace a tué un bichon vendredi. Appel est lancé aux propriétaires d’animaux pour les mettre à l’abri, et à l’Etat pour autoriser la capture de l’oiseau
Une scène cauchemardesque qui, depuis vendredi, passe en boucle dans la tête de Christian Tesson, habitant d’Èze. Son bébé bichon de 2,5 kg a été tué dans le jardin par un énorme rapace, sans doute un hibou grandduc qui vit dans le voisinage depuis juin. L’oiseau est énorme, environ 80 cm de haut et 1,80 m d’envergure.
Avec sa compagne, Roselyne Mayence, Christian Tesson appelle les maîtres de petits animaux à les mettre à l’abri quand la nuit tombe, pour leur éviter une fin terrible.
Son message, relayé par le maire, Stéphane Cherki, a fait le tour de la commune jusqu’à Beaulieu, où le rapace a aussi été aperçu.
« Il n’a pas peur des Hommes »
Des larmes dans la voix, l’ex candidat aux municipales, raconte l’horreur de ce vendredi soir. « Il était 19 h 45. Ma petite chienne de 15 mois, attendait ma femme au portail. Quand j’ai allumé la lumière, je n’ai pas vu Jade. J’ai aperçu une énorme bête marron que j’ai d’abord prise pour un sanglier, et qui s’est envolée, dévoilant une scène abominable. Notre chienne ensanglantée, avec une énorme blessure au cou. Elle était morte, déchiquetée par un énorme oiseau de nuit. Il est revenu cinq fois pour essayer de l’emporter. J’ai crié. Je l’ai fait fuir avec un balai mais il n’y avait plus rien à faire. J’ai vu ses grands yeux jaunes me fixer. Il n’avait pas peur de moi, il était à moins d’un mètre… »
Le couple a contacté mairie, gendarmerie et Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
A priori, s’il s’agit d’un grand-duc, espèce protégée, mais son comportement est anormal car ce rapace, s’il est recensé dans les falaises des environs, fuit habituellement les humains. Habituellement pacifique il ne s’attaque qu’aux espèces sauvages.
La capture dépend du feu vert de l’État
Pour Benjamin Salvarelli, référent de la Ligue de Protection des Oiseaux du secteur, « c’est un comportement anormal. Il a dû vivre en captivité, en fauconnerie… Nous avons transféré le dossier à l’Office Français pour la Biodiversité, qui assure la police de l’environnement, et se charge d’enquêter. On ne peut pas capturer ni transporter une espèce protégée, y porter atteinte expose à une forte amende et à de la prison. » François Grimal, directeur
PACA de la LPO, craint aussi bien des représailles pour le rapace que d’autres drames. Il juge que sur la photo l’oiseau se tient comme en fauconnerie. Consulté par lui, l’OFB considère aussi que l’enjeu de sécurité publique rend la capture nécessaire. « Nous attendons donc le feu vert des services de l’État pour agir en légalité et éviter le pire. »
Parapluie et lampe torche en protection
L’animal s’était montré aux environs depuis juin. Virginie Soulier, adjointe aux travaux, a pu le photographier sur son balcon après avoir rentré ses cinq chihuahuas.
C’était il y a trois semaines. Le rapace s’est emparé d’une peluche, sans doute prise pour un animal. «Je conseille aux gens de sortir leur animal avec un parapluie qui lui fait peur, et une lampe torche qui le neutralise en l’aveuglant » ajoute cette amie des bêtes, sauvages et domestiques.
« Le grand-duc n’est pas à l’abri d’un coup de fusil si on ne fait rien, d’après ce que j’entends » alerte Christian Tesson. « Nous faisons tout pour qu’un nouveau malheur ne se reproduise pas » ajoute sa compagne. La balle est dans le camp de l’État, saisi par les naturalistes.