Monaco-Matin

St-Laurent-du-Var et La Gaude sous tension

- ALICE DAVID SAHRA LAURENT

Hier, 14 heures. Les portes de quatre centres commerciau­x du départemen­t (Polygone Riviera à Cagnessur-Mer, Marina 7 à Villeneuve-Loubet et les Tourrades à Cannes )se ferment. Sur ordre préfectora­l. Devant Cap 3000, à SaintLaure­nt-du-Var, les derniers clients et employés sortent. Le vent commence à s’amplifier, les palmiers se courbent. « Vers 13 heures, on a entendu les annonces de la direction informant que le centre allait fermer à 14 heures », retrace Jessica, une employée de bijouterie. La jeune femme se doutait de cette décision : « Maintenant, j’ai peur d’être coincée dans les bouchons en rentrant chez moi… »

« J’ai rarement vu la mer comme ça »

Les routes ne sont pas coupées. Pas encore. Quelques heures, plus tard, le passage Maicon ferme (voir ci-dessous). Une décision prise par la municipali­té en raison de ce secteur très surveillé dû à sa proximité avec le Var.

Quelques minutes après la fermeture de Cap 3 000, du côté du bord de mer, Albert Scatena, le patron du restaurant Évasion se tient prêt. Dans sa voix, pas une once d’inquiétude. Mais, il avoue : « Ça fait vingt-cinq ans que je suis à Cap 3 000 et j’ai rarement vu ça : la mer démontée comme ça ! »

Face à lui, quelques kitesurfeu­rs et planchiste­s bravent l’interdicti­on d’accès à la plage pour profiter des fortes rafales de la tempête Alex (voir ci-dessous), alors que du côté de Villefranc­hesur-Mer, une dizaine de surfeurs sont sortis de l’eau par les secours. Des avions continuent de décoller depuis l’aéroport, avant qu’il ne ferme dans la soirée (lire en page ci-contre).

Le centre commercial laurentin, lui, est vide. À l’intérieur, le directeur, Roch-Charles Rosier, et le maire, Joseph Segura, échangent sur la situation.

« Regardez, dit Roch-Charles Rosier en tendant un document, nous avons le même dispositif qu’en 2019. Tout se passe bien. Les commerçant­s sont habitués. Nous sommes rodés. » Les portes étanches, de trois mètres de haut, du côté du Var sont déjà fermées. Celles de l’entrée de la porte de Cannes – moins hautes – le sont à 14 h 30. « Nous sommes totalement étanches », atteste le directeur du centre commercial.

Évacuation envisagée

16 heures. Le passage

Maicon

est fermé à Saint-Laurent-du-Var. Le Var monte crescendo. Il déborde. La zone industriel­le est évacuée. Quelques heures plus tard, le dojo laurentin HervéAllar­i se transforme, pour la nuit, en centre d’hébergemen­t d’urgence. « Nous redoutons une crue exceptionn­elle », commente Joseph Segura, maire laurentin. Et alors que le fleuve est placé en vigilance rouge aux crues près de Nice , en début de soirée, la municipali­té de , de son côté, sensibilis­e les habitants d’une zone de la Baronne pour une potentiell­e évacuation. Vingt-quatre foyers se tiennent prêts à évacuer dans ce secteur qui devient une « zone inondable lors de fortes crues du Var », indique la mairie gaudoise, peu avant 21 heures.

Le complexe du Mont-Gros est prêt pour accueillir ces Gaudois et l’hôtel du Baou est aussi apte à recevoir les habitants. « Tout le monde

La commune de SaintJeann­et a, elle aussi, été touchée par la crue du Var. « Huit à dix foyers d’agriculteu­rs de la zone agricole, entre la route de la Baronne et la  bis, sont concernés », a recensé, hier soir, la maire, Julie Charles. Un relogement leur a été proposé. Aide qu’ils ont décliné.

« Tous se sont mis à l’abri à l’étage ou chez des proches. »

est prévenu. La décision d’évacuer n’est pas encore prise, mais nous sommes prêts », résume la Ville. Toujours pas d’évacuation à 22 heures.

Vers minuit, les équipes sur le qui-vive devaient décider du sort de ces Gaudois qui ont eu une nuit agitée.

 ??  ?? Hier, le centre commercial Cap   a fermé ses portes en début d’après-midi. Dans la soirée, à La Gaude, vingt-quatre foyers de La Baronne se tenaient prêts à une potentiell­e évacuation. (Photo Cyril Dodergny)
Hier, le centre commercial Cap   a fermé ses portes en début d’après-midi. Dans la soirée, à La Gaude, vingt-quatre foyers de La Baronne se tenaient prêts à une potentiell­e évacuation. (Photo Cyril Dodergny)

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