Le handball à l’arrêt
Le coach de l’ASM Handball savait que cette saison allait être difficile avec la Covid-19. Prédiction vérifiée : le club se retrouve aujourd’hui sans salle…
Depuis quelques jours, c’est l’incompréhension générale pour les clubs sportifs des Alpes-Maritimes jouant en salle. Le préfet a pris la décision d’interdire l’accès aux gymnases à tous les clubs qui évoluent à un niveau amateur.
On se dit alors que les structures monégasques sont épargnées, puisqu’en Principauté, tant que le gouvernement ne s’exprime pas à ce sujet, les sportifs peuvent toujours pratiquer. Mais pour l’AS Monaco Handball, c’est un véritable coup de massue qui a été reçu mercredi matin. Le club joue dans la salle Saint-Antoine, qui se trouve sur le territoire français, à Capd’Ail. De ce fait, la salle ne peut plus accueillir la quasiintégralité du club, à l’exception des sections jeunes, qui ne dépassent pas les 18 ans. Conséquence immédiate, le derby entre l’ASM et le Cavigal est reporté, puisque le Cavigal n’a également aucune salle à disposition, suite aux dernières restrictions.
« Où est l’équité sportive ? »
Pour Amir Hamada, responsable de l’ASM, la surprise est totale : « On ne s’y attendait pas du tout. En tant qu’entité sportive monégasque, on était persuadé de passer à travers les gouttes, vu que le gouvernement monégasque n’a rien acté. » Aujourd’hui, la donne est simple : les handballeurs asémistes sont sans solution, puisqu’aucune infrastructure à Monaco n’a de créneau disponible, ne serait-ce que pour s’entraîner…
Que faire, dès lors ? Pas grand-chose, hormis s’entretenir physiquement en extérieur, lorsque les conditions climatiques le permettent. Malgré un partenariat avec la fédération italienne de handball, il est impossible de se rendre à la frontière pour trouver une salle, au vu des consignes sanitaires. Les Monégasques envisagent éventuellement de se déplacer à Saint-Raphaël, dans le Var, en semaine, pour disputer des matchs amicaux.
Mais à ce rythme-là, pour Amir Hamada, c’est tout un championnat qui est faussé : « Où est l’équité sportive dans tout ça ? Alors oui, on se déplacera chez nos adversaires plutôt que de les recevoir, lorsque c’est possible. Mais sans entraînement concret dans les jambes. Autant nous mettre match perdu d’office, ça serait la même chose. Sans parler des risques de blessure qui sont bien plus probables. »
Situation alarmante
L’ASM est aujourd’hui en plein doute. Une équipe ambitieuse, avec un effectif taillé pour jouer la montée, mais qui se heurte à un adversaire inarrêtable. La Covid-19 est bien plus forte, et le sport amateur est bien trop dépendant de sa progression.
Ajouté à cela, des décisions qui plongent une multitude de clubs dans l’inconnu, et vous comprenez que quelques semaines après les premières journées de tous les championnats, la situation est déjà alarmante.