Au “Monti MX track”, dans la roue de Fabio Quartararo
Actuel leader du championnat du monde de Moto GP, le Niçois qui vient de remporter le grand prix de Catalogne a, en partie, fait ses armes sur les hauteurs de Menton. En motocross…
Pour les connaisseurs, l’information n’a rien d’étonnant. Pour les béotiens, en revanche, difficile d’imaginer qu’un cador en moto GP – l’équivalent de la Formule 1, version deux roues – ait pu (en partie) faire ses armes en motocross. Cette discipline qui consiste à piloter une moto sur un circuit de bosses très accidenté. Mais les faits sont là : le Niçois Fabio Quartararo, actuel leader du championnat du monde de Moto GP, s’est bel et bien entraîné à maintes reprises au Monti MX track, sur les hauteurs de Menton. « Quand je fais un bon entraînement en motocross, que je fais une manche de 30 minutes à fond et que je ne suis pas trop fatigué après, ça m’aide à être au top mentalement », expliquait-il aux journalistes de Moto Station il y a trois ans.
Piste à l’américaine
Responsable du circuit de Monti, Donovan Perche – 32 ans, dont 29 à enfourcher une moto – confirme que les pilotes de renom sont nombreux à venir s’entraîner. Il y a eu Bradley Smith, de grands cyclistes voulant perfectionner leur maniement, le pilote varois de motocross Gautier Paulin. Ou encore Adrien van Beveren. Et Fabio « El Diablo », bien sûr. « Le site leur plaît, la piste est de type américain, où ce sport est roi. Ici, il y a une terre particulière, le grès de Menton, très appréciée. Et puis on est là au poste de commissaire ; ce n’est pas obligatoire mais nous, on le fait. Nous sommes très vigilants, entre autres par rapport aux casques », commente Donovan. Ajoutant que le circuit de Menton a une configuration hybride entre le motocross et le supercross. Un mélange des deux, avec des bosses variées, pour que les motards de toutes catégories y trouvent leurs marques. « Avec le motocross, les pilotes de grand prix apprennent la glisse, le contrôle avec les jambes, ils font de la cardio… »
Autre pouvoir de séduction du site : son côté unique. Les passionnés doivent en effet se lancer dans 2 h 30 de route – soit vers Marseille, soit en Lombardie – pour en trouver un autre du même acabit. Comme tous les quatre ans, le Monti MX track a procédé à une refonte cet été, requérant une nouvelle homologation auprès de la préfecture. En raison de la Covid, les commissions ont pris du retard, et la réponse ne tombera que le 13 octobre. Aussi la réouverture officielle ne pourra-t-elle se faire que le week-end du 17-18 octobre. En attendant, l’association – qui compte plus de 200 adhérents à l’année – est donc en stand-by. Et les responsables perfectionnent l’entretien du nouveau tracé. « Après le boulot, je viens travailler la piste, poursuit Donovan. Cela demande neuf heures entre deux week-ends. Mais c’est ma passion. J’ai abandonné le championnat de France, la ligue de Provence, pour prendre la relève de mon père. Ce sont lui et son frère qui avaient remblayé le terrain. À la base, c’était une décharge publique à ciel ouvert. Le motocross n’a pas toujours une bonne image mais il faut imaginer ce qu’il y avait avant… » Heureux d’accueillir des tops pilotes, les responsables s’attachent aussi à contenter les graines de champion. Une fois par an, un petit trophée est notamment organisé sur une journée, avec un principe amusant : les parents doivent faire une course de sac à patates en amont pour que leur enfant puisse démarrer la course.
« Le motocross ramènera toujours à la raison – même quand on passe par les conneries de l’adolescence. C’est un sport magnifique qui requière du mental, du physique, de la technique, de l’agilité… »
‘‘ Les pilotes apprennent la glisse”