Arrestations et répression brutale au Bélarus, où la contestation se poursuit
Canons à eau, matraques et grenades assourdissantes : la police bélarusse est intervenue en force hier dans la capitale, Minsk, pour disperser les dizaines de milliers de manifestants dénonçant comme chaque dimanche la réélection, le 9 août dernier, du président Alexandre Loukachenko.
Le recours d’une telle ampleur à cet arsenal est une première depuis les manifestations qui ont eu lieu les jours suivant le scrutin, lorsque des milliers de personnes furent arrêtées, des dizaines blessées et une poignée tuées. Depuis, les heurts à Minsk avaient été sporadiques.
La police a tout fait pour empêcher les différents cortèges de se regrouper, bloquant des rues et intervenant en force en amont pour disperser certains groupes.
Au moins 250 arrestations
Les images des médias indépendants bélarusses ont montré de nombreuses arrestations violentes, par les policiers anti-émeutes ou par des hommes en civil armés de matraques, le visage cagoulé. D’autres images montraient des véhicules équipés de canons à eau, roulant lentement et projetant une eau orangée sur les manifestants.
La radio financée par les États-Unis RFE/RL et le média en ligne indépendant Tut.by ont diffusé des photos de manifestants blessés, certains la tête ensanglantée. Nacha Niva, l’un des principaux médias en ligne, a lui publié une vidéo montrant ce qui semble être des soldats du ministère de l’Intérieur poursuivant des manifestants et pointant leur fusil en leur direction. Ailleurs dans le pays, des manifestations importantes ont également eu lieu, elles aussi marquées par une réponse policière sévère. Le ministère de l’Intérieur n’a pas dressé de bilan des arrestations mais l’ONG Viasna a recensé l’arrestation de plus de 250 personnes dans le pays, dont une quarantaine de journalistes.