Monaco-Matin

Grégory Fitoussi oeil aiguisé

Juré du festival, l’acteur d’Engrenages et de Mirage est très impliqué dans son rôle.

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr

Voilà près de vingt ans que Grégory Fitoussi pose son talent sur les tournages de séries mais aussi de films. Récemment vu dans La Garçonne sur France 2, le juré de CanneSerie­s est très fier d’être sur la Croisette et s’attend à être séduit par les séries en compétitio­n.

Caroline Proust nous disait que pour son documentai­re sur la fin d’Engrenages, elle était contente de venir vous voir.

C’était un moment assez émotionnel. J’ai beaucoup de nostalgie, de tendresse, d’amour pour cette série. J’en suis très fier, j’en suis parti parce que c’était un moment de ma vie où j’avais besoin de faire autre chose. Cela faisait déjà dix ans que je tournais dedans, je considérai­s que ça suffisait. On ne s’est jamais perdu de vue avec Caroline, comme avec les autres historique­s de la série. J’ai accepté de contribuer au documentai­re, j’étais content d’y participer.

Vous avez fait beaucoup de séries à succès mais vous avez toujours eu ce besoin de partir à un moment donné. Vous avez cette peur de faire la saison de trop ?

C’est surtout être cohérent avec ses envies, ses impulsions. C’est comme jouer la comédie, il ne faut pas faire ce métier de manière confortabl­e car sinon il n’y a plus ce shoot d’adrénaline où on se demande si on va savoir faire. J’aime cette situation de danger, d’être sur le fil créatif. Il faut sortir cette zone de confort. Quand je suis parti d’Engrenages, je n’avais aucun projet. Ce n’était pas simple de quitter la meilleure série française après cinq saisons et dix ans de présence mais je voulais voir si j’étais capable de faire autre chose. J’avais envie de tourner en anglais, ça me plaisait de pouvoir toucher à ça.

Se mettre en danger, c’est se retrouver juré dans un festival en présentiel en  ?

Je ne me sens absolument pas en danger. (rires) Je suis content de me remettre à discuter avec des gens de séries qu’on aime, de débattre. Cette responsabi­lité, c’est un honneur qu’on me donne. Je n’ai aucune pression.

Comment peut-on vous séduire en tant que juré ?

C’est un ensemble. Je suis aspiré dans une histoire quand d’un seul coup, non seulement il y a la qualité d’interpréta­tion mais aussi une photo particuliè­re, une mise en scène, un rythme et puis une histoire qui vous entraîne. On cherche comme une évidence et tout d’un coup on trouve tout bien. Et c’est assez rare, c’est pour ça que les prix se distribuen­t assez facilement. On attend le coup de coeur : ‘‘tiens, ça, je ne l’avais jamais vu’’ .On attend aussi la singularit­é d’une série parce que toutes les histoires ont été racontées, il faut choisir le bon angle, le ton. Ou alors un sujet rarement abordé.

Vous avez fait vos débuts dans une série iconique, Sous le soleil, que reste-t-il de cette période ?

Ça a été particulie­r car c’est un job que j’ai choppé comme ça, je ne me considérai­s pas comme un acteur. Je comptais faire trois mois et retourner à la faculté. (rires) Ça a déclenché mon amour que j’ai pour le jeu, pour interpréte­r un rôle. Bizarremen­t, vingt cinq ans après, on continue de m’en parler. Ça a marqué une génération et d’un panel d’âges très large alors que c’était plutôt destiné aux adolescent­s.

Lors de la sortie de votre série Mirage, vous aviez parlé de l’importance de l’internatio­nalisation des séries.

Le monde devient de plus en plus petit, les acteurs naviguent partout. Il y a tellement de bonnes choses que les acteurs doivent pouvoir voyager. Il faut développer des séries qui peuvent être vues dans le monde entier. En allant tourner à l’étranger, on voit une autre approche. Les Anglais, par exemple, sont tellement investis dans ce qu’ils font que forcément ça met la barre un peu plus haute. C’est bien de voir ce que font les autres, être curieux.

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On attend d’une série une forme de singularit­é”

Difficile de ne pas parler de séries en étant ici, à CanneSerie­s. Qu’est-ce qui vous a marqué récemment ?

After Life de Ricky Gervais. Il a ce talent de pouvoir naviguer entre le drame et la comédie, de pouvoir vous émouvoir aux larmes et d’un coup vous faire marrer. C’est simple, c’est chouette. J’ai beaucoup aimé aussi Devs, avec une atmosphère incroyable, la photo, ce qu’on raconte sur l’intelligen­ce artificiel­le.

Aujourd’hui

 h : Kyle MacLachlan (auditorium Lumière).

 h : Cathy Verney (espace Miramar).

h: Tony, compétitio­n séries courtes (auditorium Lumière).

h:  Reasons To Live, compétitio­n auditorium Lumière).

h: La Promesse (Canneserie­s Live). h: Derby Girl (espace Miramar).

h: The Writers. A short Series, compétitio­n séries courtes (auditorium). h : Top Dog, compétitio­n (auditorium Lumière).

 h : La politique américaine en séries (espace Miramar).

 h : Diversité et séries (Canneserie­s Live).

 h : The Eric André Show x Waxx (Canneserie­s Live). h: Cryptid, compétitio­n séries courtes (auditorium). h: Atlantic Crossing, compétitio­n (auditorium).

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