Monaco-Matin

Comment l’IMREDD lutte contre les risques naturels

À Nice, l’Institut Méditerran­éen du Risque de l’Environnem­ent et du Développem­ent Durable planche sur les problémati­ques du territoire, notamment celle des risques naturels

- KARINE WENGER kwenger@nicematin.fr

Aider à construire un territoire intelligen­t et résilient face à l’ensemble des problémati­ques environnem­entales qu’elles touchent à la pollution, la transition énergétiqu­e, la mobilité urbaine, le changement climatique… C’est la mission à Nice de l’Institut méditerran­éen du Risque de l’Environnem­ent et du Développem­ent durable (IMREDD), institut d’innovation et de partenaria­t d’Université Côte d’Azur, coconstrui­t avec Métropole Nice Côte d’Azur. L’actualité tragique de ces derniers jours ne fait que renforcer cette raison d’être.

L’intelligen­ce artificiel­le à la rescousse

Les risques qu’ils concernent le changement climatique, les désastres naturels, inondation­s et autres séismes et tsunamis sont en effet l’un des quatre domaines d’activité stratégiqu­e de l’IMREDD (lire ci-contre) qui réunit en son sein chercheurs, étudiants, partenaire­s économique­s et collectivi­tés.

C’est en s’appuyant sur cette fertilisat­ion croisée mais aussi sur l’intelligen­ce artificiel­le, autre compétence forte du territoire, que « L’IMREDD compte proposer des solutions innovantes pour traiter cette problémati­que, la modéliser et, à terme, arriver à l’anticiper » ,se projette Pierre-Jean Barre, son directeur. Un travail que l’institut mène depuis un an avec le Départemen­t dans le cadre du plan de transition numérique Smart Deal.

État des lieux

Quel risque naturel traiter ? Les séismes étant donné que la Côte d’Azur est située sur une faille sismique ? Les feux de forêt ? Les coups de mer ? La neige ? Les risques industriel­s et chimiques ? Et Pierre-Jean Barre de rationalis­er la démarche : « Nous avons trouvé un consensus visant à traiter en priorité le problème de l’eau et des inondation­s après avoir mené une enquête auprès de nombreuses communes du départemen­t pour connaître leurs besoins. Nous nous sommes appuyés sur une base de 118 questions de l’ONU qui travaille sur les problémati­ques de catastroph­es dans le monde et avons obtenu 708 réponses. Ce recensemen­t occupe chez nous un ingénieur à plein temps. »

Contrairem­ent à ce que l’on pourrait croire, trouver suffisamme­nt de données exploitabl­es n’est pas si évident. « Pour bâtir un modèle capable d’anticiper des phénomènes climatique­s de grande ampleur sur notre territoire, il faut que les data en soient obligatoir­ement issues. En utilisant celles des inondation­s de 2015, une de nos étudiantes a pu remodélise­r la crue de la Siagne », précise le directeur.

Un modèle dans  ans ?

À cela s’ajoute une autre difficulté : l’origine et l’homogénéit­é des données. « Elles ne sont pas toutes historisée­s, ne sont pas complètes, ne remontent pas suffisamme­nt longtemps dans le temps ou n’ont pas le même format : fichier Excel, écrites à la main dans un cahier… », reprend Pierre-Jean Barre. Quand elles ne sont pas tout simplement stockées… dans la mémoire d’une personne ! D’où un travail d’uniformisa­tion pour les faire parler dans un même langage entrepris par l’IMREDD qui veut aussi aller vite. Sa feuille de route prévoit dans les deux années à venir le développem­ent d’applicatio­ns pour prédire les risques naturels et par conséquent aider à mieux gérer la crise. « L’intelligen­ce artificiel­le devra nous aider à anticiper les phénomènes climatique­s. » C’est ainsi que le centre a fait appel à l’expertise de Nunki, une startup parisienne dans le traitement et l’analyse en temps réel des réseaux sociaux qui, on l’a bien vu lors des crues du 2 octobre, ont fourni de nombreuses images et informatio­ns. Une façon d’avoir des données supplément­aires pour venir étayer – ou pas – le modèle prédictif que développe l’IMREDD. Car le temps presse, conclut Pierre-Jean Barre.

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Dirigé par le professeur Pierre-Jean Barre, l’IMREDD a quatre domaines d’activité stratégiqu­e – environnem­ent, risques, énergie, mobilité – pour créer le territoire intelligen­t de demain. (Photo K.W.)

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