Monaco-Matin

Nice expériment­e trois nouveaux types de tests

Lancement hier des expériment­ations des tests antigéniqu­es, olfactifs et salivaires pour le dépistage de la Covid-19. Décryptage de ces alternativ­es parfois complément­aires du PCR

- ÉLISE MARTIN emartin@nicematin.fr

Désengorge­r les lieux de dépistage avec une meilleure réactivité. Voilà l’objectif principal de l’expériment­ation des nouveaux tests de dépistage de la Covid-19. Alors, antigéniqu­e, olfactif, salivaire, comment ça marche ?

L’olfactif, l’amorçage

Dorénavant, au centre de dépistage du Palais des exposition­s à Nice, les personnes le souhaitant pourront réaliser un test olfactif avant d’être guidées vers le test qui correspond le mieux. Ce test ne remplace pas le test PCR. « L’olfactif permet d’aiguiller les gens qui n’auraient pas tous les symptômes ,annonce Jérémy Topin, docteur en chimie à l’université Côte d’Azur. On va commencer par demander si vous sentez quelque chose et à quelle intensité. Puis, si vous êtes capable d’identifier cette odeur. » C’est un test jetable, qui peut être distribué au grand public et qui peut être fait soi-même. « L’anosmie est un symptôme précoce de la Covid-19. S’il y a une perte de l’odorat, il faudra donc faire un test complément­aire », précise le technicien.

L’antigéniqu­e, le plus rapide

« Ce n’est pas pour les cas contacts. Pour avoir un vrai intérêt, le test antigéniqu­e est réservé aux personnes ayant déclaré des symptômes depuis moins de quatre jours », annonce Laurence Serandour, l’infirmière responsabl­e du service de vaccinatio­n de la ville. Sur le même principe que le PCR, un écouvillon est inséré dans le nez, « il est un peu plus fin donc moins invasif », détaille Laurence Serandour. L’écouvillon est ensuite placé dans un tube avec une solution réactive à la protéine de la Covid-19. Une minute plus tard, 4 gouttes de cette solution sont déposées sur une plaquette qui réagira « comme pour un test de grossesse, ça change de couleur », commente l’infirmière. Au bout de quinze minutes, si le résultat affiche deux barres : la personne est positive. Si c’est négatif, la plaquette n’affiche qu’une seule barre. L’idée est de remplacer petit à petit le PCR. Laurence Serandour liste les avantages : « On peut distribuer ce test aux médecins généralist­es. On peut le faire sur des grands sites pour faire des dépistages de groupe. En plus, on a les résultats très rapidement. »

Le salivaire, le moins invasif

Moins agressifs et autofaisab­les, des essais cliniques pour généralise­r des tests buccaux et nasaux sont en cours. À la place des écouvillon­s, des tampons hémostatiq­ues, comme ceux utilisés pour les enfants qui saignent du nez. « On cherche à récupérer les cellules buccales et/ou nasales, développe Charles-Hugo Marquette, professeur et chef de service pneumologi­e du CHU de Nice. La personne dépose ensuite le petit tampon dans le tube, l’apporte au laboratoir­e et les résultats peuvent être obtenus en quatre-vingt-dix minutes. Grâce à ce test, on détecte le gène de la Covid-19, c’est ce qui fabrique la protéine. » Le test peut se faire tout seul, sans personnel médical et contrairem­ent à ce qui est reproché au PCR, il est moins invasif. «Onvales expériment­er pendant deux mois, en même temps que les autres tests. S’ils sont aussi efficaces, nous garderons le plus pratique », ajoute le professeur. À noter que ces tests seront disponible­s au CHU de Nice et au centre de dépistage du Palais des exposition­s deux fois par semaine. Ce dernier est ouvert au public du lundi au samedi de 8 heures à midi.

Le centre de dépistage du Palais des exposition­s est ouvert au public du lundi au samedi de 8 heures à midi.

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(Photo Éric Ottino) Démonstrat­ion d’un test antigéniqu­e au Palais des exposition­s hier matin.

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