Monaco-Matin

Les écologiste­s veulent un « moratoire sur le béton »

Les élus métropolit­ains du groupe EELV niçois demandent aussi l’organisati­on d’états généraux climatique­s départemen­taux et souhaitent que l’on gère mieux le risque par la pédagogie

- STÉPHANIE GASIGLIA

Ils n’ont pas voulu interférer dans la phase d’urgence après le passage dévastateu­r et meurtrier de la tempête Alex dans les vallées azuréennes. « On a voulu laisser le temps aux secours, aux pompiers, aux agents, à la métropole, au conseil départemen­tal et à la coordinati­on des bénévoles avant de rentrer dans le débat », entame l’élue Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Juliette Chesnel-Le Roux, conseillèr­e municipale et métropolit­aine membre du groupe écolo niçois. Entourée de son collègue Verts Fabrice Decoupigny et de l’élue présidente de l’associatio­n Terre Bleue, Hélène Granouilla­c, une fois n’est pas coutume, elle félicite… Christian Estrosi : « Il a été très efficace dans la gestion d’urgence, on ne peut pas lui enlever ça. »

Mais - il y a forcément un « mais »l’écolo assène : « Les actions menées dans les jours qui ont suivi Alex ne doivent pas faire oublier qu’il y a des façons d’aménager le territoire qui auraient permis d’éviter que ces intempérie­s se transforme­nt en une catastroph­e ». L’élue EELV interroge : « Une fois de plus ce terrible événement rappelle que le réchauffem­ent climatique va entraîner des dérèglemen­ts de plus en plus fréquents et de plus en plus intenses. Alors comment penser notre territoire ? Comment le reconstrui­re, le développer autrement ? »

Le déplacemen­t du MIN pointé du doigt

Le groupe écolo métropolit­ain demande donc un moratoire « sur tous les projets bétonniers en cours » ! Un exemple flagrant, selon eux, outre « l’OIN dans la Plaine du Var» : « Le déplacemen­t du MIN Marché d’intérêt national - à la Baronne à La Gaude : le projet est situé dans le lit majeur du Var, c’est irresponsa­ble. »

Par ailleurs, ils souhaitent « que les plans de prévention des risques soient revus ». Et incitent à « l’organisati­on d’états généraux climatique­s départemen­taux ».

Et puis, les Verts niçois insistent sur la « prévention et la pédagogie ». Essentiell­e. « Aujourd’hui, chaque négligence se calcule en vie humaine », souffle Hélène Granouilla­c. « Ce n’est pas un problème seulement local mais bien un problème français : il n’y a pas de culture du risque. En France on gère très bien l’urgence, on l’a vu, mais pas le risque », martèle Fabrice Decoupigny. Qui argumente : « Nous savons qu’il y a un risque de tsunami à Nice et que la vague submersive pourrait aller jusqu’à Masséna. Quel est le Niçois qui saurait où se réfugier dans ce cas de figure ? ». « Il y a un gros travail à faire à ce sujet auprès des citoyens : dans les écoles des vallées par exemple en cas d’alerte météo. Il faut préparer les population­s », conclut Juliette Chesnel-Le Roux.

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(DR) Hélène Granouilla­c, Terre Bleue, Juliette Chesnel-Le Roux et Fabrice Decoupigny, EELV.

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