Les écologistes veulent un « moratoire sur le béton »
Les élus métropolitains du groupe EELV niçois demandent aussi l’organisation d’états généraux climatiques départementaux et souhaitent que l’on gère mieux le risque par la pédagogie
Ils n’ont pas voulu interférer dans la phase d’urgence après le passage dévastateur et meurtrier de la tempête Alex dans les vallées azuréennes. « On a voulu laisser le temps aux secours, aux pompiers, aux agents, à la métropole, au conseil départemental et à la coordination des bénévoles avant de rentrer dans le débat », entame l’élue Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Juliette Chesnel-Le Roux, conseillère municipale et métropolitaine membre du groupe écolo niçois. Entourée de son collègue Verts Fabrice Decoupigny et de l’élue présidente de l’association Terre Bleue, Hélène Granouillac, une fois n’est pas coutume, elle félicite… Christian Estrosi : « Il a été très efficace dans la gestion d’urgence, on ne peut pas lui enlever ça. »
Mais - il y a forcément un « mais »l’écolo assène : « Les actions menées dans les jours qui ont suivi Alex ne doivent pas faire oublier qu’il y a des façons d’aménager le territoire qui auraient permis d’éviter que ces intempéries se transforment en une catastrophe ». L’élue EELV interroge : « Une fois de plus ce terrible événement rappelle que le réchauffement climatique va entraîner des dérèglements de plus en plus fréquents et de plus en plus intenses. Alors comment penser notre territoire ? Comment le reconstruire, le développer autrement ? »
Le déplacement du MIN pointé du doigt
Le groupe écolo métropolitain demande donc un moratoire « sur tous les projets bétonniers en cours » ! Un exemple flagrant, selon eux, outre « l’OIN dans la Plaine du Var» : « Le déplacement du MIN Marché d’intérêt national - à la Baronne à La Gaude : le projet est situé dans le lit majeur du Var, c’est irresponsable. »
Par ailleurs, ils souhaitent « que les plans de prévention des risques soient revus ». Et incitent à « l’organisation d’états généraux climatiques départementaux ».
Et puis, les Verts niçois insistent sur la « prévention et la pédagogie ». Essentielle. « Aujourd’hui, chaque négligence se calcule en vie humaine », souffle Hélène Granouillac. « Ce n’est pas un problème seulement local mais bien un problème français : il n’y a pas de culture du risque. En France on gère très bien l’urgence, on l’a vu, mais pas le risque », martèle Fabrice Decoupigny. Qui argumente : « Nous savons qu’il y a un risque de tsunami à Nice et que la vague submersive pourrait aller jusqu’à Masséna. Quel est le Niçois qui saurait où se réfugier dans ce cas de figure ? ». « Il y a un gros travail à faire à ce sujet auprès des citoyens : dans les écoles des vallées par exemple en cas d’alerte météo. Il faut préparer les populations », conclut Juliette Chesnel-Le Roux.