MOUILLAGE DES NAVIRES DE MÈTRES
« Le mouillage [le fait d’immobiliser le navire à l’aide d’une ancre] arrache les herbiers de posidonies avec les grosses chaînes des bateaux », commente Laurent Isnard, préfet maritime de la Méditerranée, en déplacement à Saint-Jean-Cap-Ferrat pour signer l’arrêté. Il sera dorénavant interdit de mouiller son bateau de m et plus dans le département pour des soucis environnementaux. « Il faut savoir qu’un mètre carré de cette plante, présente sur plus de km des côtes méditerranéennes, permet de produire litres d’oxygène par jour », ajoute le préfet. Depuis plus d’un an, la préfecture maritime collabore avec les acteurs institutionnels, les représentants du yachting et de la plaisance, les pêcheurs, les représentants des ports et les associations de l’environnement.
« L’arrêté n’est pas lourd. Il ne contient que deux articles, précise le préfet maritime. Ce qui a pris du temps, c’est d’analyser rade par rade [grand bassin naturel où le navire trouve des mouillages sûrs]. » Une oeuvre
« collective » et « fédératrice » pour ralentir l’érosion des côtes.
« Actuellement, ha d’herbiers de posidonie morts ont été cartographiés », communique la préfecture maritime. Laurent Isnard précise : « Tout ce qu’on a détruit n’est plus rattrapable. Seulement un centimètre de cette plante pousse tous les ans. »
Cent cinquante mille euros et un an de prison
Pour avoir les informations en temps réel, l’application Donia répertorie tous les herbiers en mer, en plus des cartes maritimes traditionnelles. Cet arrêté n’interdit pas le mouillage près des côtes. « Il faudra juste aller plus loin ou dans des zones où il n’y a pas d’herbiers », indique Laurent Isnard. Dans un premier temps, les contrôles seront pédagogiques pour laisser le temps aux marins de prendre connaissance des nouvelles règles. Ensuite, ce sera une amende de euros et un an d’emprisonnement pour la peine maximale encourue. En plus d’être des endroits de nurserie, les forêts de posidonia oceanica permettent aussi d’absorber de à % des émissions de dioxyde de carbone produites par les pays méditerranéens. Une démarche écologique dans le but « d’une cohérence globale car % des aires marines de notre territoire sont protégées », souligne le préfet maritime. À partir de l’embouchure du Var et jusqu’aux côtes italiennes, l’arrêté préfectoral concerne les navires de plus de m. Dans d’autres zones, il concerne les bateaux de m et plus. Tout dépend des réglementations déjà en place.