Brexit : le ton monte entre Londres et Bruxelles
Les dirigeants européens, réunis en sommet à Bruxelles, ont demandé hier au Royaume-Uni de « faire le nécessaire » pour débloquer les négociations commerciales post-Brexit, provoquant l’irritation de Londres, au risque de mettre en danger les pourparlers.
Cette crispation intervient au moment où le Premier ministre britannique Boris Johnson laisse planer la menace de quitter les discussions. Il doit se prononcer aujourd’hui sur le sujet, à la lumière des « résultats » du sommet européen. Dans des conclusions adoptées hier soir, les Vingt-Sept « constatent avec inquiétude que les progrès réalisés sur les questions clés qui intéressent l’Union ne sont toujours pas suffisants pour qu’un accord soit conclu ». Et ils réclament que Londres fasse « le nécessaire pour rendre un accord possible ».
Le négociateur de l’UE, Michel Barnier a annoncé qu’il souhaitait continuer à négocier la semaine prochaine à Londres, puis la suivante à Bruxelles, et ce de manière « intensive ».
Effort raisonnable
Les pourparlers achoppent toujours sur trois sujets : la pêche, les garanties réclamées aux Britanniques en matière de concurrence et la manière de régler les différends dans le futur accord.
La pêche est particulièrement sensible pour une poignée d’Etats membres (France, Irlande, Danemark, Belgique, Pays-Bas) qui veulent continuer à pouvoir accéder comme aujourd’hui aux eaux britanniques, très poissonneuses.
Michel Barnier a cependant déclaré, pour la première fois, que l’UE était ouverte à «uneffort raisonnable » sur le sujet, à condition qu’il « préserve les activités de pêche de l’UE ». Les pourparlers entre Londres et Bruxelles pour un accord de libre-échange -- qui entrerait en vigueur début 2021 à la fin de la période de transition -- patinent depuis plusieurs mois.