UN BUDGET «COVID»
Le 2e budget rectificatif voté à l’unanimité Les élus accordent leur confiance au gouvernement
Unanimes ! Comme le 21 avril où ils votèrent tous en faveur du premier budget rectificatif 2020, les conseillers nationaux ont renouvelé leur confiance pleine et entière au gouvernement hier soir. Les vingt-quatre élus, unis comme un seul homme, ont soutenu les choix du gouvernement alors qu’ils participaient à un événement dans l’histoire des institutions monégasques : le vote d’un second budget rectificatif. Ce n’était pas arrivé depuis… 1993. Cette année, ce deuxième budget rectificatif est marqué par le contexte sanitaire aux lourdes conséquences économiques et sociales qui imposent un déficit de 165 millions d’euros.
« Restons alliés et mobilisés »
Et comme il est dans le fondement même des institutions du pays : en période de crise, le Conseil national sait se montrer pleinement solidaire de l’action gouvernementale. « Restons alliés et mobilisés, a lancé le président Stéphane Valeri. L’heure est toujours à l’union nationale au sein de notre assemblée face à cette crise, et à l’indispensable unité des institutions pour la surmonter ensemble. Quand le Conseil national joue tout son rôle de partenaire indépendant du gouvernement et de relais des attentes de la population, c’est l’ensemble de notre système constitutionnel qui est plus fort, sous l’autorité du Prince souverain. »
Les conseillères et conseillers de la majorité Primo ! et des deux minorités Horizon Monaco et Union monégasque ont donc oublié les querelles de clocher et ont expliqué leur vote (lire ci-dessous). Puis, avant lecture du projet de loi et le vote article par article, Stéphane Valeri a pris la parole, rappelant les temps forts des débats des deux longues séances budgétaires de la semaine dernière. Des échanges entre Conseil national et gouvernement dans lesquels il fut largement question de la Covid-19.
Et de revenir sur les tests : « Nous avions déjà regretté publiquement le manque d’anticipation. Aujourd’hui, l’action du gouvernement a permis à Monaco de rattraper son retard par rapport aux attentes de sa population pour ce qui concerne les tests PCR. Ce n’est pas encore le cas pour l’accès à des tests salivaires, comme l’a expliqué notre collègue le Docteur Robino. »
Le président a souhaité également insister sur l’intérêt du guide pratique des mesures prises en faveur de l’accompagnement et de la relance économiques présenté, la veille, au Musée océanographique, par le gouvernement. « Ces mesures, elles sont pour la plupart le fruit de la concertation et de nos échanges depuis de nombreux mois, notamment au sein du Comité mixte de suivi Covid-19, instauré par le Prince souverain fin mars. »
Le président a souligné « le travail considérable qui a été accompli par le conseiller-ministre des Finances et de l’Économie Jean Castellini et ses équipes, depuis le début de cette crise, pour soutenir et accompagner les entreprises, les travailleurs indépendants et les commerçants : Revenu minimum extraordinaire, Aide aux sociétés, gratuité et remises sur les loyers des locaux commerciaux et de bureaux domaniaux, notamment. » Il souhaite que le soutien de l’État se poursuive. « Plus on se rapprochera d’une utilisation rapide et totale des 75 millions prévus – car c’est maintenant qu’il faut être là pour les acteurs économiques en souffrance – plus le Conseil national sera satisfait et le dira. »
Dans un pays attaché à son rôle social, Stéphane Valeri a évoqué l’inquiétude qui monte au sein des salariés. D’abord à propos de la Société des Bains de Mer. « Par la négociation et dans le respect mutuel, il est possible de trouver des solutions pour surmonter cette crise. Tout le monde doit avoir le même objectif : celui de sauver un maximum d’emplois. Cette société, dont l’État est actionnaire majoritaire, n’est pas une entreprise comme les autres. »
Enfin, sur le projet de loi que compte déposer le gouvernement quant à l’annualisation du travail, le président de l’Assemblée promet d’être très vigilant. « Le sujet est très sensible et il y aura un temps incompressible pour l’étudier. Nous recevrons toutes les parties concernées et nous veillerons à la recherche des meilleurs équilibres, si besoin en amendant le texte, loin de toute idéologie. » Un texte qui sera certainement au coeur des discussions d’un prochain rendez-vous public du Conseil national.