Monaco-Matin

À Fréjus, « on m’appelait “sans cerveau” »

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Quelles sont vos attaches avec Fréjus encore aujourd’hui ?

Fréjus, c’est compliqué pour moi. C’est et ça restera ma ville pour toujours. J’ai tout appris là-bas. Je suis très lié au club, surtout à l’ancien président, René Félix. Il a beaucoup compté. J’ai encore beaucoup d’amis, ma famille, ce sont des attaches importante­s. Mais comme j’ai passé  % de ma carrière à l’étranger, quand j’y retourne, j’ai l’impression d’être moimême un étranger. J’y vais sans y être vraiment quoi. Et vu que je suis sociable, que j’aime beaucoup de monde et parler, je m’arrête tout le temps. On me voit sans me voir en fait.

Si vous deviez ressortir un souvenir de ces années à l’Étoile sportive fréjusienn­e ?

Quand je me réveillais à  h  du matin pour aller travailler. Je partais en scooter et j’avais froid. Mon travail s’arrêtait à  h , j’allais dormir dans mon mobile-home avant de m’entraîner à  h . J’avais même soudé des disques de freins de voiture avec une barre en métal pour faire du développé-couché sur mes temps de pause au garage. On ne me calculait pas, on m’appelait « sans cerveau ». Mes coéquipier­s avaient tous des beaux salaires, mais au fond de moi, je savais que j’allais doubler tout ça. J’étais un fou. Je voulais réussir.

On vous a croisé dans une salle de boxe raphaëlois­e cet été. D’où vient cette passion pour la boxe et la musculatio­n ?

Au centre aéré du quartier, ils proposaien­t plein de sports. J’ai gardé la boxe et la muscu car ça me rendait fort sur un terrain. Je suis un footballeu­r qui n’est pas un talentueux né. Ma carrière est basée sur mon physique et mon caractère.

Qu’est-ce que dirait l’Adil adulte à l’Adil enfant ?

Je pense que ça serait l’inverse. Le jeune me parlerait à moi en me disant : « Eh ! Ne réfléchis plus. Fonce comme t’as toujours fait. Vas-y, tu as tout niqué déjà. Personne ne te fait peur. » Parce que maintenant que j’ai des choses à défendre, à protéger, c’est vrai que l’on a plus tendance à réfléchir pour éviter d’avoir des choses à perdre. Avant, je n’avais rien à perdre.

La veille de la réception d’une lettre du Losc pour vous inviter à un essai, vous avez un accident de voiture…

Je rentrais de boîte avec mon pote Samir. On finit en tonneaux. Je ne l’ai jamais dit, mais à ce moment-là, je me dis que ça tourne. Enfin.

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Adil avec le président de l’époque, René Félix.

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