TOULON - BRISTOL : -
À Aix-en-Provence (stade Maurice-David), Bristol bat Toulon 32 à 19 (10-16). Arbitre : Andrew Brace (Irlande). Spectateurs : 1000. Les points :
Pour Toulon : 1 essai Heem (13), 1 transformation Carbonel, 4 pénalités Carbonel (25, 37, 40+1, 54)
Pour Bristol : 2 essais Randall (2), Malins (62), 2 transformations Sheedy, 6 pénalités Sheedy (6, 49, 56, 59, 75, 79)
TOULON : Cordin - Heem (Dakuwaqa 34), Toeava, Paia’aua, Villière (o) Carbonel, (m) Serin - Lakafia (Ory 64), Parisse, Ollivon - R. Taofifenua (Aliinuuese 52), Etzebeth (Rebbadj 52) - Gigashvili (Setiano 60, Gigashvili 78), Etrillard (Soury 56), Gros (Fresia 56).
BRISTOL : Malins - Morahan (Adeolokun 79), Radradra (O’Connor 65), Piutau, Leiua - (o) Sheedy, (m) Randall (Kessell 79) - Thomas, Earl, Luatua - Vui (Heenan 41), Attwood - Sinckler (Afoa 57), Thacker (Kloska 79), Thomas (Woolmore 57).
Emmené par le supersonique Semi Radradra et aussi charpenté devant que talentueuse derrière, Bristol a évolué hier un ton au-dessus des Toulonnais et s’est logiquement offert la première Challenge Cup de son histoire.
Il n’y a pas eu de round d’observation dans cette finale. Dès la réception du premier ballon, Semi Radradra est entré en scène, servant son ailier Leiua sur le côté gauche et se trouvant encore au relais de Leiua 50 mètres plus loin afin d’offrir à Randall le premier essai du match entre les poteaux dès la 17e seconde. Un véritable coup de massue suivi d’une pénalité qui offrait déjà 10 points d’avance aux Ours dès la 3e minute… Pouvaiton imaginer pire entrée en matière ?
Carbonel, soulier d’or
Il en fallait cependant un peu plus pour démobiliser des Toulonnais fermement décidés à s’accrocher à leur rêve. Et quand Paia’Aua bouscula son homologue au milieu du terrain pour récupérer un ballon de contre, Toeava servit lui aussi, imparablement,
Bryce Heem en bout de ligne pour relancer les débats (710, 11e). Mieux encore, après que l’arbitre eut refusé aux Bears un essai collectif non aplati dans la règle, Louis Carbonel ramenait les siens à égalité (10-10, 19e). Cette fois, le match était vraiment lancé des deux côtés. Et il s’annonçait très compliqué pour le RCT. Car malgré cette belle réaction d’orgueil, les Rouge et Noir étaient déjà trop facilement poussés dans leur retranchement, notamment à cause de la vitesse d’exécution d’une ligne de trois-quarts anglaise très inspirée. Il s’en fallut d’ailleurs d’un rien pour que Radradra n’envoie à nouveau Joyce à l’essai, mais sa passe fut finalement jugée en avant (26e). Et pourtant… Contre toute attente, malgré leur difficulté à mettre la main sur le ballon, les hommes de Collazo, poussés par un millier de supporters très bruyants, se montraient si pragmatiques qu’ils parvenaient à prendre le score avant la pause, grâce au pied en or de Louis Carbonel (16-10, 40e). Impossible de faire mieux en termes d’efficacité…
À la reprise, les Ours piqués à vif reprenaient le jeu à leur compte, mais quand Etzebeth contra une touche anglaise dangereuse dans les 22 m toulonnais et que Serin, d’un coup de pied bien senti, renvoya les Ours en touche chez eux (45e), on se dit que finalement Toulon allait peut-être s’en sortir. Bristol prit bien trois points qui se présentaient, mais en concéda trois autres à Louis Carbonel dans la foulée sur une des premières véritables charges du RCT dans le camp adverse (19-13, 52e).
Malin Malins
Toutefois, l’espoir fut de courte durée. De nouveau maîtres du jeu, les hommes de Pat Lam poussaient encore le RCT à la faute et recollaient logiquement au score (19-19, 58e) en convertissant deux pénalités… De stressant, le choc devenait carrément étouffant. Et l’on ne pouvait que constater à regret la puissance des Bears lorsque Malins traversait encore la défense varoise à la suite d’une mauvaise touche toulonnaise (26-19, 60e). Dès lors, le RCT n’avait évidemment plus rien à perdre et les Rouge et Noir s’installaient enfin dans le camp noir.
Mais la défense anglaise, elle aussi très en place, les repoussait sans dommage malgré cinq bonnes minutes d’assauts toulonnais. Puis Carbonel, pourtant irréprochable jusque-là, manquait une pénalité en moyenne position (69e), bref plus rien ne souriait à des Toulonnais peut-être trop bien servis par la chance jusque-là.
Il ne restait plus aux Anglais qu’à gérer tranquillement leur avance et à regarder l’horloge tourner… Trop vite pour les Toulonnais qui avaient alors trop donné pour renouer les fils de leur belle histoire. Ils s’inclinaient 19-32 sans qu’il n’y ait rien à redire…
Sur la pelouse hybride d’Aix, le jeu est sorti grand gagnant. Dans une partie menée tambour battant, les équipes ont produit beaucoup de jeu. Peu de politesses mais des ballons joués dans tous les sens et même du suspense jusqu’à l’heure de jeu. Un régal.