Monaco-Matin

LA BARRIÈRE DE LA COLÈRE

A500 : les deux-roues ne respectent pas la barrière du tunnel La fédération des motards en colère se défend

- Textes et photos : Arnault COHEN acohen@nicematin.fr

La Fédération française des motards en colère (FFMC) des Alpes-Maritimes n’a d’agressif que le nom. Philippe Neveux, le coordinate­ur de l’antenne azuréenne, n’est pas un violent. Il ne revendique pas pour rien, demande à voir, discute et réfléchit avant de se prononcer.

Il en est ainsi pour la problémati­que du passage des deux-roues au péage et sous le tunnel de l’A500 qui mène à Monaco.

135 € et 4 points

Mardi 15 septembre, les gendarmes ont mené une grosse opération ciblée sur les deux-roues, nombreux, qui s’affranchis­sent de la barrière baissée à fréquence régulière pour réguler la circulatio­n sous le tunnel de l’A500, après la sortie de l’A8 « Monaco » (lire notre édition du lendemain). Pour faire court, depuis près de deux ans, cette barrière a été raccourcie, laissant un passage libre entre le terreplein central et l’extrémité de ladite barrière. Résultat : nombreux sont les pilotes de deux-roues qui s’y glissent pour s’affranchir de la barrière et traverser le tunnel. Aucun débat à ce sujet : c’est interdit. La barrière et un sens interdit lumineux à l’entrée du tunnel le prouvent. Et il en coûte 135 € et quatre points en moins sur le permis de conduire du contrevena­nt. La FFMC ne le conteste pas. « Quand le tunnel est fermé, on ne passe pas. C’est comme un feu rouge ou un sens interdit », confirme Philippe Neveux. Mais comme notre article a suscité de nombreuses réactions de motards, pour le coup, en colère à l’égard de l’opération de la gendarmeri­e, il a voulu se rendre compte par lui-même de la situation. Et ce jour-là, il est venu avec un autre motard, Alain Dubois, chargé de la sécurité et des infrastruc­tures à la FFMC-06.

Trois propositio­ns

C’était jeudi dernier, à 8 h du matin. Quand la circulatio­n est la plus dense à la sortie de l’A8. Premier constat : « Il y a de la tension au niveau de la barrière de péage, entre des deux-roues qui zigzaguent entre les voitures et des automobili­stes agacés de devoir patienter dans l’embouteill­age », constatent les deux motards. La première propositio­n coule alors de source : « Pourquoi ne pas mettre en place une voie de passage au péage réservée aux deux-roues ? » lance Philippe Neveux.

Seconde barrière un peu plus loin – celle du tunnel –, autre problémati­que. Deuxième propositio­n de la

FFMC-06 : « Comme les deux-roues contribuen­t à fluidifier la circulatio­n, pourquoi ne pas les autoriser à contourner la barrière et à passer sur la voie d’urgence sous le tunnel ? » interroge Philippe Neveux. Alain Dubois ajoute : « C’est interdit aujourd’hui en France. Mais c’est autorisé en Belgique, en Allemagne et au Luxembourg. Les deux-roues ont le droit de circuler sur les voies d’urgence. C’est moins dangereux que de zigzaguer entre les voitures. »

Une propositio­n qui trouve un autre terrain d’applicatio­n un peu plus bas sur la Moyenne corniche, au niveau de la Brasca. Une voie d’urgence assez large permettrai­t aux deux-roues de doubler facilement la file de voitures. « Mais attention, il faudrait alors limiter la vitesse des deux-roues à 30 km/h audessus de celle des véhicules ralentis ou arrêtés », revendique la FFMC. L’ennui, c’est qu’en l’état actuel de la loi en France, ces propositio­ns ne peuvent pas être appliquées. Le débat est néanmoins ouvert.

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De nombreux deux-roues s’affranchis­sent de la barrière baissée et traversent le tunnel pourtant interdit à la circulatio­n.
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