Monaco-Matin

Une expo pour le Liban sur le campus de Sciences Po

Les oeuvres exposées seront vendues en ligne – au profit, notamment, de l’associatio­n « Sciences Po Med Liban » – pour venir en aide à Beyrouth, ravagée en août après une double explosion

- ALICE ROUSSELOT

L’art et l’engagement vont souvent de pair. Mais quand l’alliance des deux permet de mettre en place des actions concrètes, le symbole n’en est que plus beau. Étudiante en 2e année sur le campus mentonnais de Sciences Po, Rosalie Casellas n’envisageai­t pas qu’un établissem­ent spécialisé dans l’étude de la Méditerran­ée et du Moyen Orient puisse ne pas venir en aide au Liban après la double explosion qui a détruit sa capitale en août dernier. Dans un premier temps, la jeune femme a donc organisé dans son jardin – avec l’associatio­n Shabiba ; jeunesse en arabe – une tombola pour Beyrouth. Avec pour intention de remettre tous les fonds à une autre associatio­n étudiante fraîchemen­t créée, Sciences Po Med Liban. 1 100 euros ont ainsi été récoltés à cette occasion.

Artistes de renom

La belle histoire aurait pu s’arrêter là. Mais c’était sans compter sur une mise en relation pleine de promesses. « La directrice de Sciences Po Menton est venue à notre événement. Elle connaissai­t l’associatio­n Synapses (qui vise à rassembler les acteurs de l’économie sociale et solidaire dans le départemen­t) et souhaitait qu’une exposition d’art soit organisée sur le campus. » En partenaria­t avec une autre associatio­n maralpine, Mon Liban d’Azur.

Dont acte : l’étudiante et une amie à elle, Mila, entrent en contact avec la coordinatr­ice au sein de Synapses, So Geller. « Nous avons commencé à démarcher des artistes de notre côté, poursuit Rosalie. Ma grand-mère était galeriste à Paris et ma mère est photograph­e. Toute ma vie, j’ai participé aux vernissage­s organisés dans la galerie de ma grand-mère, alors des artistes j’en ai rencontré. »

Tous ceux qu’elle a contactés ont ainsi accepté de faire don de l’une de leurs oeuvres pour l’exposition, sachant qu’elles avaient ensuite vocation à être vendues au profit des habitants de Beyrouth sinistrés. On citera notamment JeanFranço­is Grommaire, Béatrice Massa, Frédéric Brandon, Bernard Taride, Louis Dollé, Jean-Luc Guérin,

Katharina Leutert... Ou encore Nelson Dias Lopez, dont la particular­ité est d’avoir déjà exposé au Liban. Mieux : le tableau qu’il a confié pour la vente caritative est directemen­t inspiré de son voyage là-bas.

« Plusieurs d’entre eux exposent à l’internatio­nal. Ce sont des artistes déjà engagés, ils voulaient faire quelque chose mais ne savaient pas quoi, ni comment. Alors ils étaient contents et conciliant­s » ,indique l’étudiante. Précisant qu’ils ont eux-mêmes fixé leur prix, en se reposant sur leur cote ou les tarifs pratiqués en galerie. « Restait à trouver comment acheminer les oeuvres. Nous en avons discuté pratiqueme­nt tous les jours avec So. Sur la vingtaine d’oeuvres trouvées, neuf viennent en effet de Paris...» Une solution n’a pas tardé à être trouvée avec Monaco Logistique.

Il est prévu que les pièces d’art soient installées aujourd’hui sur l’esplanade du campus de la place Saint-Julien, ainsi que sur le corridor à l’étage.

Covid oblige, les visites seront très restreinte­s. Seuls les potentiels acheteurs de la région pourront faire une demande en amont pour venir voir les oeuvres sur site. Pour les autres, une idée innovante a dû être imaginée. L’exposition se vivra ainsi « en live ». Autrement dit, les oeuvres exposées seront filmées, mercredi, pour que les spectateur­s virtuels les voient dans leur espace réel d’exposition. Face à la mer. Face au Liban. « Nous avons contacté le bureau des étudiants (BDE) de l’ESRA, l’école niçoise d’audiovisue­l. Un étudiant a accepté de faire des images en drone pour nous », souligne Rosalie. Soucieuse de rendre l’exposition la plus attractive possible. Attachée à ce que l’initiative ne se résume pas à un simple catalogue d’exposition.

Mise en vente samedi

Quant à la vente en elle-même, elle sera possible à compter de samedi prochain. Tous les bénéfices reviendron­t aux associatio­ns Sciences Po Med Liban et Mon Liban d’Azur – qui géreront ensuite la répartitio­n des dons, grâce à leur réseau sur place.

« Certains artistes ont pu émettre des réserves au début, par peur de la corruption, mais ils ont accepté quand ils ont compris que tout se ferait en totale transparen­ce », commente Rosalie. Précisant que l’enthousias­me était tel que certains ont réalisé une oeuvre spécialeme­nt pour l’événement.

Savoir +

Renseignem­ents sur l’événement Facebook « Vente d’oeuvres au profit du Liban », en date du samedi 24 octobre 2020 à 9 h.

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».(Photo A.R.) Rosalie Casellas souhaitait que, malgré la Covid, l’exposition puisse se vivre « en live

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