Monaco-Matin

Une multitude d’actions menées auprès des population­s sinistrées

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Depuis la catastroph­e, les réserviste­s de Castellar, ainsi que leurs renforts

(1) ont mené de nombreuses opérations, particuliè­rement variées. La première d’entre elles ? Piloter la constructi­on d’un pont en bois de mélèze sur la piste de Speggi, de manière à ce que les secours puissent rallier Tende à Castérino et Limone.

« Nous avons réussi à obtenir des autorisati­ons auprès du Départemen­t, de Force 06. Parfois il suffit de passer le bon coup de fil au bon moment pour gagner une demi-journée. Cela ne paraît rien pour quelqu’un dans un bureau mais quand vous êtes sur le terrain c’est énorme… », commente Sébastien Prévost. Satisfait de pouvoir compter sur une équipe de jeunes bénévoles locaux, qui constituen­t pour lui une sorte de « réserve occasionne­lle ». Faute de RCSC tendasque à ce jour.

«Nousnesomm­espaslà pour prendre les villages ! »

« Sans eux je ne fais rien, et sans moi ils n’y arriveraie­nt pas non plus. Ces bénévoles ont souvent besoin de matériel qu’on fait en sorte de leur apporter. Les choses sont souvent plus simples quand on est une organisati­on structurée », poursuit le coordinate­ur départemen­tal. Précisant qu’il va jusqu’à confier des missions à certains d’entre eux, à l’instar de Murray Lambert (lire texte ci-contre).

En peu de temps, les RCSC engagées dans la vallée de la Roya ont rendu des services multiples : remise en état d’une scierie au pont de Veil (Breil), trouée dans la broussaill­e pour dégager une évacuation d’eau à Tende, ravitaille­ment en croquettes pour chiens et chats à La Brigue, nettoyage d’un avaloir sur la piste de la Maglia, remise en place d’une ligne téléphoniq­ue qui était tombée et empêchait les véhicules de passer, tronçonnag­es (avec du matériel offert par Point P), traitement d’embâcles, aide à la logistique sur la base de Breil…

« Tout ce qu’on peut faire, on le fait ,résume Sébastien Prevost. En dehors de la réserve, je suis artisan couvreur. Je sais manier les engins alors j’ai par exemple proposé d’aider avec une minipelle, à Tende, pour aménager un chemin destiné aux quads sur la piste de la Pia. » De son point de vue, le fonctionne­ment des RCSC présente un grand avantage : le temps de réaction est très court. Et dès lors que les équipes sont en capacité de se positionne­r, « on envoie direct du monde ». Même si, précise le responsabl­e, il est évidemment impossible de répondre à toutes les demandes. Même s’il faut donc nécessaire­ment prioriser.

« Au fil des missions, on prend conscience qu’on joue beaucoup le rôle de psy. La plupart du temps quand on arrive, les habitants nous disent qu’ils n’ont besoin de personne. Puis, au bout de 10 à 15 minutes de discussion, une confiance s’installe. Et on travaille ensemble », analyse Sébastien Prévost. Les réserviste­s mettent par ailleurs un point d’honneur à ne frustrer personne, à ne pas s’imposer. Les opérations se font systématiq­uement selon ce que les gens veulent. « Nous ne sommes pas là pour trier leurs affaires, et encore moins pour prendre les villages ! » Tous les soirs, le coordinate­ur départemen­tal rédige un rapport destiné à la direction nationale des RCSC – et posté sur un groupe Facebook. Y figurent toutes les missions réalisées le jour J, et celles prévues le lendemain. En toute transparen­ce.

1. Ce week-end, la RCSC de Castellar a pu compter sur le soutien des réserves de Châteauneu­f-les-Martigues et Bormes-les-Mimosas.

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Première mission pilotée par Sébastien Prévost et la RCSC de Castellar : la constructi­on d’un pont pour que les secours accèdent à Castérino.

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