A Nice, la police resserre la vis sur les gestes barrières
Depuis samedi soir, des opérations conjointes de police nationale et municipale ont lieu dans la ville pour faire respecter le port du masque et la distanciation sociale. Reportage à Libération
Depuis samedi soir, les contrôles de police ont été renforcés, à Nice, pour faire respecter les arrêtés préfectoraux liés à la Covid-19. À savoir : le port du masque obligatoire dans les espaces publics et la distanciation sociale dans les établissements ouverts de jour, comme de nuit.
« Les chiffres transmis par l’Agence régionale de santé sur le taux d’incidence, le taux de positivité et le nombre d’hospitalisations Covid sur notre territoire marquent une progression alarmante de l’épidémie et s’approchent du seuil d’alerte maximale susceptible d’entraîner l’application d’un couvrefeu », a indiqué le maire, Christian Estrosi.
Une opération conjointe de la police municipale et de la nationale a été organisée, hier matin, dans le quartier de la Libération pour « sensibiliser les gens le plus possible ». Autant les clients du marché, que les patrons des restaurants, bars et cafés.
Pas de verbalisation
11 h 20. Quatre patrouilles se dispersent de chaque côté de la place du général De-Gaulle. On suit celle qui part en direction de la gare du Sud, là où il y a le plus de monde.
En moins de cinq minutes, les forces de l’ordre ne reprennent pas moins de six passants, près des étals de poissons. Une personne au téléphone, avec le masque qui pend à l’oreille. Une autre, avec le bout de tissu sous le nez. Ou encore ce vieil homme moitié sourd qui sort du PMU sans protection et ne comprend pas ce qu’on lui veut. «Onvous demande de mettre votre masque », s’égosille une policière municipale. « Ah, pardon ! Je n’avais pas compris », s’excuse-t-il en mettant, puis redescendant le bout de tissu sous le menton parce qu’ «onnecomprend rien avec ces machins ».
« Plus agressifs »
Soupir. Les policiers sont conciliants : ils sensibilisent, mais ne verbalisent pas.
« Les gens ont tendance à se relâcher sur l’espace public, confie la fonctionnaire. On fait beaucoup de prévention mais si une personne se montre agressive, on met une amende [de 135 euros n.d.l.r]. Généralement, les comportements sont plus agressifs lors de contrôles pour le port du masque que des contrôles routiers. Dès qu’il y a de la foule, on nous rétorque : “Pourquoi moi et pas les autres ?”. Mais nous, on ne fait qu’appliquer l’arrêté préfectoral. »
Dans la rue, mais aussi dans les bars-restaurants, où il faut laisser un mètre entre chaque table. Ce qui n’est « pas toujours évident » les jours de marché, comme le souligne Marco, patron du snack la Receta de Jou.
D’autres opérations à venir
Pour Monique Labatino, la gérante du bar PMU, c’est de changer les habitudes qui est dur. Au comptoir, une brochette d’hommes, sans masque ni distance, boit des demis. La police rappelle que c’est interdit. « C’est très compliqué de faire respecter les règles ,se défend la patronne. Il faut faire la police, rappeler aux clients de mettre le masque… Regardez, toutes les tables sont libres, mais personne ne s’y assoit. Je trouve que ces contrôles sont très bien. Les gens vont comprendre qu’il faut faire attention. »
Une vingtaine de PV depuis samedi soir
L’opération est bouclée au bout d’une heure.
Au total, sur les 35 établissements contrôlés depuis samedi soir, la ville de Nice compte trois interpellations et une vingtaine de procèsverbaux pour non-port du masque.
Des chiffres temporaires, puisque d’autres opérations ont été menées dans le Vieux-Nice, sur la Prom’ et le quai des Etats-Unis. Elles devraient se poursuivre dans la semaine.