Monaco : la mauvaise affaire
En supériorité numérique pendant plus d’une heure après l’expulsion de Teji Savanier, l’ASM n’est pas parvenue à forcer le verrou montpelliérain
On peut donc jouer plus d’une heure à onze contre dix, avoir le ballon plus de 80 % du temps, finir un match avec Ben Yedder, Gelson, Jovetic, Pellegri, Geubbels et Fabregas, dans un improbable schéma en 4-1-5, et ne pas parvenir à le remporter. Pire, Monaco a failli perdre ce qui est devenu une rencontre de handball dès la 19e minute, avec l’expulsion de Savanier pour un pied haut dans le buste de Florentino Luis, préféré à Fabregas devant la défense. Profitant d’une erreur de Sidibé, qui a hésité entre le contrôle et la passe, ce qui n’est jamais une bonne idée, Mavididi s’en est allé battre Lecomte au prix d’une belle course vers l’avant. Ce n’était pas mérité pour
Montpellier qui n’avait rien à proposer d’autre que son courage et son abnégation face à une équipe monégasque, certes, peu inspirée dans les trente derniers mètres.
« On a manqué de créativité », a reconnu Tchouaméni, l’un des rares à apporter de la percussion dans l’entrejeu. « Ce n’est jamais facile de jouer face à une équipe à dix, encore plus contre Montpellier, une formation qui défend très bien et a été très valeureuse, a posé Niko Kovac. Quant à notre erreur, je n’incrimine personne, cela fait partie du foot. » Pour se sortir de cette galère, le technicien croate, qui avait sanctionné Volland dès la mi-temps, a fait entrer tous ses attaquants et Fabregas, qui a mis le pied sur le ballon et trouvé quelques bons décalages.
Tchouaméni : « Le coach nous a bougés »
Or, il a surtout fallu que Souquet craque face à Gelson, pourtant pas dans un grand jour, pour que l’ASM se remette à l’endroit sur un penalty de Ben Yedder. Monaco a fini avec tous ses joueurs de champ dans le camp montpelliérain mais Geubbels et Pellegri ont rarement pris la bonne décision à l’approche du but. Exemplaire de bout en bout, Aguilar s’est sacrifié une dernière fois en s’envolant dans la surface adverse pour tenter de reprendre un ballon trop long. Quant à Gelson, il a tenté de refaire le coup du penalty à Souquet, mais de manière beaucoup trop lisible et brouillonne. Au final, ce sont encore des points gaspillés par les Monégasques, qui n’avancent plus depuis deux matchs, ce que Kovac a regretté. « Comme contre Reims et Brest, on rate le coche. On aurait pu compter quelques points en plus. Je suis déçu. On pourrait le regretter en fin de saison. » Très actif sur le bord de touche, le technicien croate ne s’est pas privé de dire le fond de sa pensée à ses joueurs dès la fin du match. « Il était calme, mais il a eu des mots assez durs, a confié Tchouaméni. Il nous a bougés, c’est normal. On sait qu’on doit faire plus. » Huitième après sept journées, Monaco n’est pas encore largué. Son match à Lyon, dimanche prochain, en dira plus sur le rôle qu’il peut tenir dans cette Ligue 1.