« Il faut que les territoires restent connectés entre eux »
De passage à Toulon, le président de Vinci Airports a assuré que la mobilité aérienne respectait toutes les mesures sanitaires anti-Covid et appelle les États à lever les restrictions
Premier opérateur aéroportuaire privé au monde, Vinci Airports assure le développement et l’exploitation de 45 aéroports dans le monde, desservis par plus de 250 compagnies aériennes. Pour le groupe, malgré la crise, aucun plan de licenciements ou arrêt de l'activité ne se profile à l'horizon. Loin de là. À l'occasion de son passage dans le Var, il y a quelques jours pour l'inauguration des travaux de modernisation de l'aéroport civil et militaire de Toulon-Hyères, le directeur général de Vinci Concessions et président de Vinci Airports Nicolas Notebaert se montrait très rassurant et optimiste. Malgré la baisse du trafic aérien lié à l’épidémie de Covid, le groupe a choisi de conserver ouverts tous ses aéroports et de maintenir ses investissements, tant pour en moderniser les infrastructures que pour favoriser la transition écologique. Aux gouvernements des différents pays de lever les restrictions de mobilité qui freinent la relance de l’activité économique. Il assure que le transport aérien est sûr.
Après une belle année pour Vinci Airports avec +, % de croissance du trafic, comment vous adaptez-vous face à une baisse de % enregistrée depuis la crise ?
Notre priorité, c'est la santé et la sécurité de nos passagers et salariés. Dès le début de l'épidémie, nous avons mis rapidement des procédures en place qui sont très bien passées auprès des passagers. Nous n'avons pas eu de clusters sur nos aéroports, ce qui prouve que quand on prend des précautions sanitaires très fortes et des processus dans l'utilisation de l'espace, on peut lutter contre l’épidémie. Dans les avions, l'air est renouvelé très régulièrement. Nous garantissons la sécurité sanitaire durant tout l'acte de mobilité aérienne pour que le voyage soit le plus sûr possible. Ce qui est délicat, c'est que les pays ont pris des mesures parfois changeantes comme en GrandeBretagne avec la mise en quarantaine.
Comment gérez-vous les tests dans les aéroports ?
Nous sommes très favorables à une politique de tests, que les personnes soient testées avant de partir, mais aujourd'hui, la difficulté, c'est la différence des mesures entre les pays. C’est notre combat. Cet été, dans l'Union européenne et surtout dans le Var, le trafic aérien a permis d'avoir une belle saison touristique, ce qui prouve qu'on peut se protéger et maintenir un niveau d'activité vital pour l'économie des territoires. Nous sommes un maillon de la chaîne. Notre rôle est de travailler avec les instances gouvernementales pour que des mesures punitives collectives de mobilité ne soient pas prises. Toulon, cet été, a fait l'un des meilleurs résultats parmi nos aéroports en France. C'est celui qui a résisté le mieux car il y a du trafic intérieur et du tourisme. Nous souhaitons maintenir des mesures sanitaires strictes mais il faut que les États évitent d’ériger en eux des barrières à la mobilité. Nous devons arriver à vivre avec le virus.
Comment soutenez-vous la filière de l'aviation générale ?
Mon voeu est de restaurer la mobilité car c'est la vie des entreprises et des familles qui est en jeu. Restreindre la mobilité ne va pas améliorer la situation sanitaire. Notre travail est de permettre aux lignes d'avoir un niveau de fréquence important, de travailler vers de nouvelles mobilités, de développer des lignes en Europe du Nord et des liaisons transversales en France, sur la façade atlantique notamment à Brest, Nantes et Bordeaux, et d'augmenter la fréquence vers la région parisienne. Ça a marché cet été. Entre Paris et Toulon, il y a du familial, du global, des affaires. Il faut utiliser tous les acteurs de la chaîne aéroportuaire : aéroports, prestataires de services, compagnies aériennes. Nous sommes tous touchés. Notre rôle est de créer une relation de confiance durable avec les compagnies. Notre but est que ces lignes fonctionnent, même durant ce temps particulier. Nous avons signé en un contrat de concession de ans pour l’aéroport de Toulon-Hyères. Nous avons cinq ans derrière nous, nous avons développé de nouvelles lignes, réalisé des travaux même sous la Covid mais ces péripéties ne changent pas le potentiel du territoire. Nous, ce territoire, on l'aime. Il y a beaucoup de présence touristique. On sait que ce potentiel peut se disséminer sur d'autres pays. Il faut croire dans le temps long. La Covid est une péripétie mais il ne faut pas s'arrêter. Nos salariés et nos partenaires de la Marine nationale ont fait un travail fantastique, ils ont été solidaires. Vinci est un acteur clé pour le Var, on croît en ce territoire. Nous avons investi plus de M€ en travaux car nous n'avons aucun doute que ce sera utile.