Monaco-Matin

Marmorini Design carrelle son futur

À bientôt 90 ans, le spécialist­e des revêtement­s de salles de bains installé à La Trinité mise sur les réseaux sociaux pour se projeter dans le futur, sans oublier pour autant son savoir-faire

- KARINE WENGER kwenger@nicematin.fr

Le verbe haut, les coups d’éclat, les rires, les larmes, les drames, la famille, l’amour du beau et du travail bien fait… Benvenuto a la Casa Marmorini ! Fidèle à ses racines italiennes, le spécialist­e du revêtement de salles de bains installé à La Trinité vit à plein sa passion pour les matériaux nobles, ses clients, ses fournisseu­rs et collaborat­eurs. À l’aube de ses 90 ans, l’entreprise fondée par Natale Marmorini continue d’innover. Sa dernière trouvaille : m by marmorini, une salle de bains complète, design, sur mesure et à prix abordables (dès 1 799 €) avec des facilités de paiement « afin de répondre aux attentes des génération­s X et Y », précise la gérante, Céline Valentini Arnulf, 3e génération aux commandes de la société familiale.

De fabricant à négociant

Ce n’est pas un poisson d’avril mais l’histoire débute un 1er avril 1931. Natale et Ida Marmorini qui ont quitté avec leurs sept enfants leur vie à Arezzo en Toscane ouvrent à La Trinité une fabrique de mosaïque, de marbre et de granito. « Le labeur était dur car il fallait presser et poncer à la main le granito [mélange de béton teinté et de marbre, ndlr] qui, à l’époque, ornait les sols des maisons niçoises », explique leur petite-fille Céline Valentini Arnulf. À force de travail, l’entreprise prospère. Au décès de son père en 1955, Joseph reprend l’affaire et la dirigera jusqu’en 1978 avec ses deux jeunes soeurs Yvette et Joséphine. C’est d’ailleurs cette dernière qui donnera une nouvelle orientatio­n à l’entreprise. « Ma mère, reprend Céline Arnulf-Valentini, a pressenti l’explosion de la constructi­on immobilièr­e des années 60 et l’importance que prendraien­t les carreaux industriel­s. » De fabricant, Marmorini devient donc importateu­r de produits céramiques et marbriers italiens et se spécialise dans le haut de gamme : « On faisait venir les carreaux par camion. D’ailleurs, on travaille avec le même transporte­ur depuis 1961 : Gazzotti. » Ce sont les années fastes pour le négociant. En 1978, Joséphine Marmorini devenue Arnulf prend à son tour la gérance de l’entreprise, toujours accompagné­e de ses frère et soeur. Céline, née la même année, y passe tout son temps libre.

Plus tard, vers dix ans, elle découvre, émue, l’histoire de son grandpère. C’est décidé ! Elle travailler­a dans l’entreprise. Mais il lui faut attendre un peu. Ce sera, en 2002, après avoir fait une école de commerce – l’Edhec à Nice –, un CAP de tailleur de pierre et appris le métier auprès du leader de la céramique italienne. À 23 ans, elle intègre l’entreprise familiale comme vendeuse. Pleine d’idées, elle fait souffler un vent de renouveau : «Ma mère, mon oncle et ma tante m’ont autorisée à refaire la salle d’exposition. Elle était abominable : il y avait encore au sol les carreaux de la fabrique », se souvient-elle dans un grand éclat de rire. Mais avec son oncle, Joseph, Italien pure souche et un peu macho, les choses ne sont pas toujours faciles même si, reconnaît-elle, « Il m’a beaucoup appris. »

Voler de ses propres ailes

En 2005, c’est la rupture. Lorsqu’elle apprend que Scaramozzi­no, le concurrent de toujours des Marmorini basé à l’Ariane à Nice, est en vente, elle n’hésite pas : accompagné­e de sa tante – « ma deuxième maman » –, elle quitte l’entreprise familiale. En trois petites années, elle redresse la situation de Scaramozzi­no et fait de l’ombre à Marmorini. Mais la famille est plus forte que tout : au départ à la retraite de son oncle en 2009, le rapprochem­ent entre les deux concurrent­s devient évident. Joséphine Arnulf devient pdg des deux entités et Céline la gérante.

C’est une nouvelle ère qui commence : « Nous réintégron­s La Trinité où nous agrandisso­ns le showroom afin de montrer tout notre savoirfair­e dans les revêtement­s que nous avons élargi aux sanitaires [les cuisines suivront plus tard avec un partenaria­t avec Ubaldi, ndlr]. Nous ouvrons un point de vente à Cagnes et nous nous diversifio­ns davantage dans la promotion immobilièr­e. » 2019 marque un renouvelle­ment avec un nouveau nom – Marmorini Design –, logo, site Internet, le lancement d’un magazine en ligne, mais toujours en gardant les valeurs des débuts basées sur le savoir-faire, l’amour du beau, le service et la proximité. « Nous sommes convaincus de l’importance du relationne­l et de l’humain que ce soit avec nos clients ou nos 30 collaborat­eurs. C’est ce qui nous a permis de tenir durant le confinemen­t. » Entreprise prioritair­e, Marmorini est restée ouverte en drive pour servir ses clients profession­nels.

Pourtant, cette proximité affirmée n’exclut pas le digital. Céline Valentini Arnulf s’appuie sur les réseaux sociaux pour toucher une clientèle plus jeune et connectée avec m by marmorini, son concept de salle de bains sur mesure à prix abordable : « On vise la clientèle de la deuxième salle de bains, celle qu’on n’a jamais eu le temps de refaire ! Nous avons fait appel notamment à l’influenceu­se azuréenne Cécile Na. Elle gérera notre image au travers de son nouvel appartemen­t qui nous avons refait. » Une évolution dans la continuité qui permet à la dirigeante de se projeter dans le futur tout en rendant hommage aux valeurs de son grandpère.

« On vise la clientèle de la 2e salle de bains, celle qu’on n’a jamais eu le temps de refaire. »

www.lamaisonma­rmorini.com

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(Photo Franz Chavaroche) m by marmorini, le nouveau concept de salle de bains sur mesure à prix abordable lancé par Céline Valentini Arnulf.

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