Monaco-Matin

Son engagement dans l’affaire Dreyfus éclairé

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C’est une des facettes parfois méconnue du prince Albert Ier. Au début du XXe siècle, le souverain monégasque s’est engagé publiqueme­nt dans l’affaire Dreyfus, du nom de cet officier de l’Armée française accusé de trahison, condamné puis gracié, qui a provoqué une crise majeure dans l’Hexagone. « Il a été très tôt convaincu de l’innocence du capitaine Dreyfus », raconte l’historien Vincent Duclert, chercheur à l’EHESS, qui donnait hier soir une conférence pour accompagne­r l’annonce du programme du centenaire.

« Le seul chef d’État à l’époque à se prononcer publiqueme­nt »

« Albert Ier a pris des risques, il a tenu bon et il a été le seul chef d’État, à l’époque, à se prononcer publiqueme­nt en faveur de Dreyfus, poursuit l’historien. Je crois qu’il a compris qu’avec l’affaire Dreyfus se jouait quelque chose d’important pour la société et on le remarque dans ses écrits, certaines lettres semblent rédigées pour l’Histoire. » Une solidarité dont on trouve trace dans des échanges épistolair­es entre le couple princier de l’époque – le prince Albert Ier et la princesse Alice – avec Lucie et Alfred Dreyfus.

Les petits-enfants Dreyfus ont conservé les courriers écrits par le souverain monégasque envoyés à leurs grands-parents. Et ces sept lettres inédites serviront à dresser le portrait de l’ancien prince.

« Son journal de bord compte d’ailleurs 64 rubriques consacrées à Dreyfus. Il a été très attaqué par les anti-Dreyfusard­s mais il est resté fidèle à ses conviction­s. C’était un prince citoyen et cet épisode politique vient se positionne­r en miroir de son oeuvre scientifiq­ue. »

Un épisode mis davantage en lumière qui devrait permettre de mieux comprendre le personnage qu’était Albert Ier.

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(Photo C.V.) L’affiche dévoilée pour le centenaire en .

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