Monaco-Matin

L’après tempête Alex à l’est de Nice

A et des morceaux d’arbres se sont échoués sur le littoral. Tout le monde est à pied d’oeuvre pour tout nettoyer. Mais ça prendra du temps

- Textes et photos Carole CROVETTO, Didier GAYRAUD et Jean-Michel POUPART

Plus de deux semaines après la tempête Alex, le littoral panse toujours ses plaies. Même si la gravité des dégâts occasionné­s sur les plages reste sans aucune mesure avec celle des vallées de la Vésubie et de la Roya, il n’en reste pas moins que de nombreuses traces de la catastroph­e restent encore bien visibles et cela pour quelque temps encore.

Sur les communes de Villefranc­he, Beaulieu Eze et Saint-Jean-Cap-Ferrat, il semble bien que ce soit cette dernière qui ait eu le plus à souffrir des conséquenc­es de la tempête.

Presqu’île de SaintJean-Cap-Ferrat

En effet, la situation de la presqu’île qui s’avance longuement dans la mer par rapport au littoral a fait d’elle un véritable barrage où se sont accumulés, essentiell­ement sur sa côte ouest, une grande partie des déchets charriés par le Var. La plage de Passable envahie par des centaines de troncs d’arbres a été vite nettoyée mais malheureus­ement, les courants ont ramené quelques jours plus tard, un nouveau monceau de troncs et de branchages encore plus énorme que le précédent.

Un temps cantonnée au milieu de la rade, une énorme plaque flottante constituée de troncs d’arbres et de branchages a été ramenée par les courants devant les plages de Passable et Grasseuil. Cette dernière est aussi en piteux état avec sans doute plusieurs tonnes de débris ainsi qu’un voilier en bois coupé en plusieurs morceaux poussé sur le rivage. Le nettoyage du site sera d’autant plus compliqué qu’un risque d’éboulement du terrain situé au-dessus a même nécessité la création d’un arrêté municipal de fermeture des lieux au public.

Côté est, la plage des Fossettes envahie par des milliers de branchages et troncs d’arbres et où s’affairent une vingtaine de bénévoles de

Saint-Jean mais aussi de Nice, va bientôt retrouver son état normal.

Les Fosses, Paloma Beach et Cros dei Pin ainsi que les criques de la Promenade Maurice-Rouvier ont, elles aussi, mais dans une moindre mesure, eu à souffrir de cet afflux de bois flottant. Murielle Oriol, directrice de l’associatio­n SOS Grand Bleu travaille avec une dizaine de bénévoles sur ce rivage : « Nous sommes particuliè­rement attentifs à l’enlèvement des plastiques et autres polystyrèn­es qui jonchent le littoral de la promenade et s’accumule dans les petits ports privés, le bois pourra attendre l’interventi­on de bateau de chargement » confie-t-elle.

A Villefranc­he

A Villefranc­he, les yeux embués de larmes, Francine constate les dégâts sur « sa » plage des Marinières où s’amoncellen­t des tonnes de bois et de déchets divers qui empêchent même de voir les galets. « Cela fait plus de vingt ans que je me baigne presque tous les jours de l’année, je n’avais jamais vu ça, en plus mon petit-fils s’appelle Alex ! », précise-t-elle en trouvant quand même la force de faire un brin d’humour. Pourtant, la commune a déjà fait appel à une société privée pour déblayer les déchets les plus imposants avec des machines.

Pour la Darse et Rochambeau, les services techniques municipaux se chargeront de débiter le bois qui ne pourrait être récupéré par les bénévoles.

A Beaulieu

A Beaulieu, depuis le début des intempérie­s, les services techniques de la mairie nettoient les plages quotidienn­ement. Les déchets sont déposés en fond de plage afin d’être dégagés plus facilement. Ce sont ainsi deux fois 30 m3 qui sont encore stockés dans des enclos.

Du côté des ports, Julien Gasparro, maître du port de plaisance de Beaulieu explique : « Un barrage anti-pollution a été érigé et est désormais ouvert ou fermé selon les arrivages des déchets et en fonction des mouvements de bateaux. Le port demeure sous surveillan­ce et est nettoyé chaque jour en coopératio­n avec les services techniques de la mairie et des plaisancie­rs qui font preuve d’une grande solidarité ». Le port reste fermé la nuit.

AEze

A Eze, peu de dégâts sur les plages par rapport aux autres littoraux de l’est ou de l’ouest. Difficile de dire si ces déchets proviennen­t de la Roya ou du Var explique un spécialist­e : « Nous allons faire appel à une société privée pour nettoyer les plages. Le coût sera d’environ 8500 € », précise-t-on en mairie. Les travaux devraient débuter prochainem­ent.

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La plaque de déchets de bois dans la rade.
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Murielle Oriol de SOS Grand Bleu et les bénévoles. Les bénévoles s’affairent sur la plage des Fossettes.

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