De l’émotion au courage

Ils étaient  millions dans les rues le  janvier  pour dire leur émotion après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher de la porte de Vincennes à Paris. Ils étaient encore plusieurs dizaines de milliers ce dimanche pour clamer leur colère après l’assassinat par décapitation, ce vendredi  octobre, de Samuel Paty, professeur d’histoire dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine. Massacré pour avoir simplement fait son métier dans le respect des lois de la République ! L’émotion est de retour mais, face à la barbarie islamiste, elle ne suffit plus. C’est désormais de courage dont le pays a besoin pour obtenir qu’enfin l’islam obéisse aux règles de la République et soit compatible avec elle.

Il ne s’agit pas de mettre en cause cette grande majorité de Français musulmans qui vivent une foi paisible. Ils sont, d’ailleurs, victimes eux aussi de ces sauvages qui prétendent incarner la pureté de leur religion. Les islamistes s’emploient à les terroriser, à les culpabiliser pour qu’ils se taisent et, par leur silence, cautionnent leurs crimes. Ils cherchent aussi à braquer l’opinion contre eux pour prouver qu’ils sont rejetés et encourager ce séparatisme que le chef de l’Etat a justement dénoncé dans son discours du  octobre. Le Président imaginait-il d’ailleurs que, deux semaines plus tard, la mort de Samuel Paty donnerait tout son sens à son discours ? Mais les mots ne suffisent plus. Depuis quarante ans, de petites lâchetés en petites lâchetés, la France cède aux revendications de l’islam comme le raconte un livre exceptionnel, « Histoire de l’islamisation française - », paru il y a un an aux éditions de l’Artilleur. Préceptes vestimentaires et alimentaires, place de la religion à l’école et dans l’entreprise, liberté d’expression et de conscience, statut de la femme, antisémitisme, relations avec les autres religions, sur tous ces fronts le défi islamiste a été si peu relevé ! Il y a eu des propos de fermeté, aucun acte à la hauteur de l’enjeu ! Sur l’école tout était déjà dit dans le rapport Obin rendu en  à François Fillon, alors ministre de l’Education nationale, qui s’empressa de l’enterrer. Ce qui s’est passé ce  octobre était inscrit dans ce qui était alors constaté. Les élites politiques et médiatiques ont failli depuis près de quatre décennies. A l’exception de L’Express, combien étaient-ils aux côtés de Charlie Hebdo quand furent publiées les caricatures en  pour défendre la liberté d’expression ? Le temps de l’émotion est donc passé. Si l’on veut vraiment rendre hommage à Samuel Paty, il faut agir pour que l’école reste le lieu de la raison et de l’esprit critique. Pour que soit respectée la loi de  sur la liberté de la presse. Pour que la loi de  fondatrice de la laïcité soit appliquée sans concession. Autant de valeurs essentielles que les islamistes veulent, ne nous trompons pas, anéantir.

Il faut agir pour que l’école reste le lieu de la raison et de l’esprit critique