Monaco-Matin

Face aux crises, bâtir maintenant une société sans dépendance à l’argent

- JEAN MARC GOVERNATOR­I Conseiller métropolit­ain, président du groupe écologiste de Nice

Plans de relance et innovation­s technologi­ques se succèdent. Résultats : plus d’impôts et taxes, plus d’endettemen­t, plus de chômage, plus de dette écologique et 10 millions de Français qui doivent survivre sous le seuil de pauvreté ! Les plans monétaires sont donc une solution partielle et éphémère. Une société moins dépendante à l’argent résoudra les problèmes sociaux, écologique­s, ceux de sécurité et donnera un sens à la vie en collectivi­té.

En préférant l’avoir à l’être, nous perdons le discerneme­nt : notre mode de vie agresse la biodiversi­té et le climat, donc l’avenir de tous, on maintient le cap ! Faute d’éducation à la santé et pour cause de pollutions, la maladie plombe les comptes publics (300 milliards d’euros en 2019, notre premier poste de dépenses !), mais personne n’en parle. Une priorité est donc de renforcer notre système immunitair­e et cultiver une bonne santé.

Le politique peut remplacer la communicat­ion démagogiqu­e et faussement protectric­e par la communicat­ion pédagogiqu­e et l’action efficace : gratuit et gros gain ! Autres exemples, 33 millions de véhicules particulie­rs en France : si 10 % de leur propriétai­re décident de prendre un passager, on produit immédiatem­ent trois millions de places supplément­aires. Vous achetez une salade bio 2 euros, si vous plantez une graine, vous obtenez votre salade pour deux centimes. Vous êtes bon au tennis, je suis fort en philo, vous donnez un cours à mon enfant, j’aide le vôtre, on n’a rien dépensé et on est ami !

Les quatre piliers de cette société

L’éducation à la santé, l’agricultur­e urbaine, la multiplica­tion des pratiques d’échange de temps, de biens et de compétence­s, et l’économie circulaire comme principes dominants : on répare tout, on recycle tout !

L’impact sur le bien-être matériel et l’état d’esprit des personnes sera immédiat : il y aura plus de liens, moins de mal-être et de frustratio­ns, et par conséquent, moins de délinquanc­e. Cette « cité d’après » sera une grande coopérativ­e de vie où les habitants se parlent, se prêtent, s’échangent, partagent (voir le succès des entreprise­s de covoiturag­e). C’est un immense potager. Elle est dotée d’une activité du bâtiment tournée vers l’isolation thermique de toutes les constructi­ons et la récupérati­on des eaux grises pour produire énergie et engrais. On y voit une pépinière de petites entreprise­s respectueu­ses de l’environnem­ent, une omniprésen­ce du transport collectif et du vélo. Ce projet de société va de pair avec une démocratie permanente où élus politiques et population oeuvrent ensemble.

Ces objectifs sont atteignabl­es par une volonté politique ferme et des actions locales. Notre pseudo-civilisati­on qui maltraite animaux, arbres et humains est devant une bifurcatio­n : continuer dans le convention­nel et mal finir comme le prévoient maints scientifiq­ues et le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Ou bien choisir une société beaucoup moins dépendante à l’argent et son corollaire, la sobriété heureuse. Oui, on peut se sentir mieux avec moins, oui, on peut avoir plus en produisant moins, oui, le partage choisi crée le bien-être matériel !

Ce n’est pas une politique de droite ou de gauche, ce n’est pas une idéologie, c’est du pragmatism­e imprégné de fraternité.

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