Monaco-Matin

Deux ans de prison ferme requis contre Sarkozy

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Le Parquet national financier (PNF) a requis, hier, quatre ans de prison, dont deux avec sursis, à l’encontre de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, jugé pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des « écoutes ». L’accusation a demandé les mêmes peines pour l’ancien haut magistrat Gilbert Azibert, ainsi que pour Thierry Herzog, avocat historique de l’exchef d’État, demandant pour ce dernier qu’elle soit assortie de cinq ans d’interdicti­on profession­nelle. « Le ministère public requiert la condamnati­on des trois prévenus pour l’ensemble des délits qui leur sont reprochés », a déclaré JeanLuc Blachon, procureur adjoint au PNF, cité par un journalist­e de 20minutes présent sur place. «On n’est pas là pour dégoupille­r des destins individuel­s. Mais une justice qui ne passe pas est source de maux qui ne s’effacent pas. » Premier ancien chef d’État français à se présenter à la barre, Nicolas Sarkozy n’a cessé de clamer avec force son innocence, quitte parfois à donner au tribunal des allures de meeting. « Vingt ans maire, 20 ans député, 10 ans ministre, 5 ans président de la République. Jamais ! Jamais je n’ai commis le moindre acte de corruption », avait-il martelé au tout début de son interrogat­oire, dénonçant également le « déchaîneme­nt » de moyens mis en oeuvre contre sa personne.

« Pas une vengeance »

Face à ses dénégation­s, le chef du parquet financier a réaffirmé, hier, que le procès n’était « pas une vengeance ». « Ce procès comme tout procès n’est pas davantage une vengeance institutio­nnelle, ni celle de la magistratu­re, ni celle et encore moins du PNF » ,adéclaré Jean-François Bohnert. « Personne ici ne cherche à se venger d’un ancien président de la République. » « Comme toute personne dans notre pays, un ancien chef de Etat a des droits qu’il convient de respecter mais il a aussi [...] l’impérieux devoir de respecter lui-même le droit car c’est bien cela l’État de droit », a-t-il lancé. L’ancien locataire de l’Élysée est soupçonné d’avoir conclu un « pacte de corruption » en 2014, en obtenant des informatio­ns protégées par le secret, via son avocat Thierry Herzog, auprès du haut magistrat Gilbert Azibert, sur un pourvoi à la Cour de cassation. Ce dernier est aussi soupçonné d’avoir tenté d’influer sur la procédure, en échange de la promesse d’un « coup de pouce » pour un poste à Monaco qu’il n’a finalement jamais eu.

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(Photo AFP) Nicolas Sarkozy est le premier président de la Ve République à comparaîtr­e en justice.

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